Que ce soient les professionnels de l’information-documentation, de l’enseignement ou encore des métiers du livre, chacun cherche à faire lire les plus jeunes, en s’adaptant aux nouvelles pratiques issues de la société du numérique, en les étudiant, ou en s’ouvrant à de nouveaux genres. Lire sur tous les sujets, sur tous les supports, pour se cultiver, pour développer son imagination, pour réfléchir mais également pour être capable de sélectionner, évaluer et utiliser les informations glanées sur le vaste web.
Agnès Deyzieux revient ainsi sur le Webtoon, bande dessinée coréenne, nativement numérique, destinée à être lue sur ordinateur et sur smartphone. Elle s’interroge sur les motivations financières, culturelles, sur les procédés utilisés par les nombreux éditeurs français qui adaptent ces BD en version papier : s’agit-il d’un simple phénomène de mode ou de nouvelles politiques éditoriales visant à conquérir des publics alternatifs ou encore à découvrir de nouveaux talents ? Cela augure-t-il de nouvelles pratiques de lecture durables ? Voici quelques-unes des questions qui sont posées.
Dans son gros plan, Manon Lefebvre nous recommande vivement la lecture des ouvrages de Cassandra O’Donnell, ancienne journaliste devenue autrice de romans, fantastiques pour l’essentiel. Une romancière qui sait s’adapter à tout type de lecteurs, dont les adolescents, en abordant des sujets qui les touchent : harcèlement, homosexualité, tolérance. Une autrice qui, de surcroît, fait preuve d’une grande accessibilité et qu’il est très facile d’inviter pour une rencontre avec les élèves.
Quant à Perrine Chambaud, elle réhabilite la littérature sentimentale dans un Thèmalire autour de la romance, plus particulièrement la new romance dont elle rappelle l’importance pour le monde éditorial (en matière de ventes, notamment) et la diversité dans les thématiques abordées. Un genre dont les qualités d’écriture ne cessent de s’améliorer, ce qui permet désormais aux professeurs documentalistes d’intégrer à leur fonds ce type d’ouvrage (en dehors de la Dark romance) qui constitue un moyen certain de développer le goût de lire chez les plus jeunes.
Autour de l’exemple de la plateforme numérique Gallica (BnF), Antoine Henry analyse comment les grandes bibliothèques nationales, confrontées à l’augmentation exponentielle des documents, numériques en particulier, intègrent l’IA dans leurs pratiques. Quelles en sont les conséquences sur le plan financier, mais également en termes d’évolution des métiers et des usages. Il rappelle que, si ces outils peuvent, entre autres, permettre une meilleure accessibilité des collections, ils supposent aussi le développement de collaborations interbibliothèques, une dimension éthique et l’apprentissage renforcé de compétences en littératie informationnelle, dans leur dimension critique, tout particulièrement.
Enfin, Florie Delacroix propose une fiche pratique clé en main dédiée à la plateforme Adage et au pass Culture. Cette fiche s’adresse à tous mais elle sera très utile aux professeurs documentalistes exerçant très fréquemment la mission de référent culture et ne pourra que valoriser leur rôle essentiel dans l’ouverture à de nouvelles pratiques de lecture, en suscitant, par exemple, des rencontres avec des auteurs venus de tous les horizons artistiques.
Un numéro riche qui rend compte de la diversité de nos pratiques. Bonne lecture !