Il suffit de relire sa collection d’Intercdi pour mesurer combien la richesse du métier de professeur documentaliste réside dans sa diversité, sa pratique protéiforme, en perpétuelle adaptation. C’est, pour chaque lieu, une terre à modeler de son empreinte et l’on observe, selon chacun, la pousse de fleurs extrêmement variées ! Si l’on devait pourtant relever un point commun qui nous relie, tous, sans exception, rien ne serait plus aisé : l’amour du livre et l’envie, impérieuse, de sa transmission. Il suffit pour s’en rendre compte de suivre vos publications, que ce soit dans nos articles, sur vos blogs, les listes de modération, les réseaux sociaux… Votre créativité au service de l’accès à la lecture, aux documents, au fonds, est inépuisable ! Cet accès passe bien entendu avant tout, d’un point de vue pratique et tangible, par la gestion du lieu CDI.
C’est pourquoi, dans ce numéro, Intercdi a souhaité (ré)interroger ce qui pourrait apparaître comme la base immuable de notre pratique du métier : les notions de classement et de classification. Parce que si des règles largement admises existent pour structurer cette partie « gestionnaire », il semble toujours intéressant de se repencher sur leur motivation, voire de questionner leur pertinence à l’égard de l’évolution du métier, de la société. Dans son article « La retraite de Melvil », Nora Nagi-Amelin se fait ainsi la porte-parole de celles et ceux d’entre vous qui ont fait le choix de s’affranchir de la classique alternative « CDU ou Dewey », en expliquant sa décision d’opter pour un « classement par centre d’intérêt », plus communément connu sous l’expression anglaise Bookstore model puisqu’il s’inspire des techniques plus intuitives des libraires. Une prise de position forte, issue d’une réflexion aboutie qui permet à chacun, en accord ou en désaccord, peu importe, de se ressaisir de ses propres choix en pleine conscience !
Les diverses contributions de ce numéro vous permettront d’alimenter cette réflexion. Florie Delacroix nous propose à la fois sa note de lecture sur le livre d’Alberto Manguel, La Bibliothèque, la nuit, une Fiche Intercdi comparant les différents modes de classements et de classifications, et enfin une Ouverture culturelle sur les bibliothèques, réelles ou imaginaires. De quoi vous donner des clés pour affiner, en toute conscience, votre pratique professionnelle !
Les autres articles se chargeront de lui ouvrir des perspectives : le Thèmalire d’Hélène Zaremba invite ainsi à repenser la place des documentaires à l’ère d’Internet, le « Voyage en allophonie » de Corinne Paris nous montre comment la lecture se fait naturellement levier d’intégration, et « le cas Sikoryak » exploré par Agnès Deyzieux révèle comment le procédé littéraire, ici en bande dessinée, permet une plus grande compréhension du monde.
En un mot comme en mille :
lisez et faites lire ! Lire c’est vivre !