Apprendre par le jeu

Si l’intérêt de l’institution scolaire pour le jeu n’est pas nouveau - le Musée national de l’éducation conserve des jeux pédagogiques datant du XIXe siècle -, le numérique le renouvelle. Ainsi, certains programmes (l’enseignement de spécialité « sciences et technologies du design et des arts appliqués » par exemple) font même du jeu vidéo un objet d’étude. Dès lors, quelle place occupe le jeu dans les centres de documentation des collèges et des lycées ? L’Histoire des bibliothèques nous apprend que sa présence au sein des collections coïncide avec les travaux de scientifiques et pédagogues, tels Jean Piaget ou Donald Winnicott, qui, au début du XXe siècle, démontrent le rôle primordial du jeu pour le développement de l’enfant. Ainsi, la Bibliothèque de l’Heure joyeuse propose des jeux dès son ouverture en 1924. Tandis que le jeu intègre les collections des bibliothèques dans les années 80 et 90, il commence aujourd’hui à trouver sa place dans les CDI de collèges et lycées. Cependant, intégrer le jeu au CDI ne se limite pas à jouer et faire jouer. Il convient aussi de comprendre le jeu, de réfléchir à son usage social, à son sens, de découvrir les différents types de jeux, d’en créer soi-même et avec autrui, de saisir les liens qui l’unissent aux arts. Dans cette perspective, il est un fait de société, un objet de recherche, un outil pédagogique, polymorphe et polysémique.