La folie

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La folie n’a cessé d’interroger les philosophes, les historiens, les médecins, les artistes au sens où elle remet en cause notre rapport à la réalité et à la norme : qu’est-ce qu’être normal ? qu’est-ce qu’être fou ? est-on absolument fou ou seulement fou par moments, dans certains cas, certaines situations, certaines époques, certaines cultures ? La folie nous déstabilise, balaie nos certitudes : le fou d’aujourd’hui ne sera peut-être pas celui de demain. Ainsi, l’épineuse question de la responsabilité pénale du fou, difficile, voire impossible à trancher car directement liée à une conception de la folie toute relative, constitue, à notre sens, un excellent point d’entrée pour faire réfléchir les élèves et les amener à développer une plus grande tolérance à l’égard d’autrui et une défiance certaine quant aux idées toutes faîtes et aux évidences. Preuve que le fou n’est pas toujours celui que l’on croit, dans le domaine artistique, il n’est pas rare que le côté subversif et dérangeant du fou serve à dénoncer ou à mettre en exergue des situations, des décisions ou des comportements injustes, cruels, dangereux pour l’humanité, induisant de ce fait des questionnements philosophiques relatifs à la science et à son usage, par exemple. Le docteur Folamour et autres savants fous de nombreux films peuplent cette catégorie. Enfin, n’oublions pas que le fou n’est pas seulement fou, c’est également parfois un artiste, comme le démontre la collection d’œuvres d’art réalisées par des patients du Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte-Anne ou encore l’œuvre de Camille Claudel, que l’on considérait comme folle… Ce petit tour d’horizon vise ainsi à présenter les différentes conceptions, représentations de la folie et des fous, les traitements, les lieux et leurs évolutions. Il invite à ne pas s’en tenir au fameux et très controversé DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) dont certains critères pourraient, si l’on n’y prend garde, faire passer pour un trouble mental la moindre différence entre les êtres humains. Rappelons nous que, jusqu’en 1973, le DSM incluait l’homosexualité dans la liste des maladies mentales. Comprendre la relativité de cette notion et la nécessité d’une plus grande ouverture d’esprit concernant ceux que l’on aurait tendance à définir uniquement sous le prisme de la folie, terme à la définition fluctuante, nous semble ainsi primordial.