La loi « tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité », dite loi Taubira, du nom de Christiane Taubira, députée au Parlement français, 1re circonscription de Guyane, a été adoptée par le Parlement le 10 mai 2001 et promulguée le 21 mai 2001. En 2006, après de longues négociations, la date de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition est fixée par Jacques Chirac, alors Président de la République, au 10 mai, jour de l’adoption de la loi par le Parlement. Le 10 mai 2016, le président François Hollande annonce la création d’une « Fondation pour la mémoire de l’esclavage », qui sera installée dans l’Hôtel de la Marine à Paris, là où fut signée l’abolition de l’esclavage par Victor Schoelcher en 18481. Cette date s’ajoute aux autres dates déjà inscrites dans les départements et collectivités d’outre-mer : le 27 avril à Mayotte, le 22 mai en Martinique, le 27 mai en Guadeloupe, le 10 juin en Guyane et le 20 décembre à La Réunion, le 27 mai à Saint-Martin et le 9 octobre à Saint-Barthélemy. Toutefois, cette date du 10 mai n’est valable qu’en France. En effet, les instances internationales en ont retenu d’autres : l’ONU fixe la Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage au 2 décembre, alors que l’UNESCO retient le 23 août en souvenir de la nuit du 22 au 23 août 1791 où éclata à Saint-Domingue une révolte d’esclaves, prélude à l’indépendance du pays.

Cette litanie de dates montre l’évolution de la prise de conscience du caractère génocidaire de la traite négrière telle qu’elle s’est mise en place à partir du 15e siècle2. La loi Taubira parle bien de cet aspect de l’esclavage dans l’article 1 : « La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du xve siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l’océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité. » L’article 2 évoque son enseignement à l’école : « Les programmes scolaires et les programmes de recherche en Histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l’esclavage la place conséquente qu’ils méritent .»

[caption id="attachment_2829" align="aligncenter" width="227"] Un Marron, planche ©éd. Des Bulles dans l’Océan-Denis Vierge[/caption]

Repères pédagogiques

L’esclavage et les traites sont au programme de 4e, dans le thème 1 : le 18e s., expansions, Lumières et révolutions. Un quart du programme d’Histoire est effectivement consacré aux traites négrières au 18e siècle, soit à l’apogée de ce trafic. Il est explicitement recommandé dans les programmes de ne traiter que cette partie, et non pas les origines de l’esclavage ou sa mise en place.

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