De nombreux textes éducatifs prônent l’égalité filles – garçons, la lutte contre les violences en général et plus particulièrement contre celles faites aux femmes. Les dernières mesures issues du Grenelle des violences conjugales vont bien évidemment dans le bon sens : « formation sur l’égalité entre les filles et les garçons dispensée au personnel de l’Éducation nationale », « nouvelle convention interministérielle sur l’égalité », réalisation d’un « guide sur les comportements sexistes et violences sexuelles ». Néanmoins, ces décisions ne font que poursuivre, certes avec quelques évolutions, des politiques déjà menées depuis les années 80, lesquelles n’ont visiblement pas donné les résultats escomptés.
Ainsi, en dépit de la multiplication des textes et annonces, être femme dans l’Éducation nationale, même majoritaire – plus de 70 % des personnels – signifie très souvent être discriminée. Le récent bilan social du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse 2017-2018 souligne la persistance de profondes inégalités :
• Statutaires : la présence des femmes diminue avec l’importance de la fonction.
• Salariales : elles ont moins de primes, font moins d’heures supplémentaires, notamment.
• Enfin, elles restent majoritaires dans les disciplines considérées comme féminines ; pas besoin d’aller chercher très loin, la documentation est essentiellement féminine…
Le rapport en question préconise d’appliquer aux personnels les valeurs enseignées aux élèves, encore faudrait-il regarder de près ce qu’on leur enseigne, comme le rappelle le Centre Hubertine Auclert dans son étude sur les stéréotypes sexistes dans les manuels…
Pour essayer de comprendre comment de telles violences et de telles discriminations peuvent perdurer, y compris au sein de l’Institution qui est censée les combattre le plus fermement, nous vous proposons une Ouverture culturelle sur les violences psychologiques et physiques que subissent toujours de nombreuses femmes chaque jour. Agnès Deyzieux, quant à elle, essaie de déterminer si le shôjo manga est un manga pour filles qui véhicule des clichés de genre ou si nos préjugés sont les seuls responsables de cette vision sexiste et réductrice. Afin d’approfondir notre compréhension des phénomènes violents, Florie Delacroix analyse rigoureusement l’ouvrage du sociologue Gérald Bronner, La Pensée extrême ou comment des hommes ordinaires deviennent des fanatiques ; la Fiche Intercdi autour de la Communication NonViolente expose une méthode pour les prévenir. Le Thèmalire d’Hélène Zaremba sur les romans gore pose, quant à lui, la question de l’interprétation et de l’influence de la littérature, ici violente ou plutôt sanguinolente, sur nos représentations sociales et sur nos actes ; mais cela fait bien longtemps que l’on ne met plus d’ouvrages à l’index sous prétexte d’une influence morale pernicieuse.
L’éradication des violences, bien réelles, exige le développement et l’enseignement d’une véritable culture égalitaire, par tous les membres de la société, par toutes les Institutions et pour tous… Objectif : changer les mentalités !