Un CDI qui a du chien ?
Quelques bibliothèques de province et une bibliothèque universitaire d’Angers expérimentent l’accueil de nos amis à quatre pattes dans leurs locaux. Ainsi, la bibliothèque de Munster propose aux enfants une animation mensuelle : « Lire avec le chien ». L’enfant lit en tête-à-tête une histoire au chien, expérimentant ainsi la lecture à voix haute. En collège, on envisagera donc l’achat de Cabot-Caboche de Daniel Pennac et en lycée de Mon chien stupide de John Fante. Si la présence d’un animal peut apaiser et détendre nos élèves, attention, cependant, à ceux qui sont allergiques aux poils d’animaux. Un pit-bull, chien à poil court donc moins allergisant, présentera également l’avantage de faire régner un certain calme dans nos CDI. À étudier.
Encore un chien !
Le Petit théâtre des opérations est une série de bande dessinée historique publiée chez Fluide Glacial dans laquelle Julien Hervieux, professeur d’histoire, rend hommage, sous une forme décapante, à des héros oubliés des deux guerres mondiales. Ces destins héroïques, retracés entre 4 et 6 planches, sont illustrés par Monsieur Chien, digne successeur de Marcel Gotlib. En parallèle de cette série désopilante, Fluide Glacial propose à la location une exposition de 21 panneaux. Panneaux sur lesquels on découvre, entre autres, les portraits de Douglas Bader, aviateur cul-de-jatte et de Simon Häyä, un Finlandais de 1,52 m, qui, en 1939, lors de l’invasion de la Finlande par l’Union soviétique va abattre au fusil 500 ennemis. On découvre également comment répondre, enfin, à ces questions existentielles : pourquoi monte-on dans les avions par la gauche ? et à quoi servaient les teckels communistes ? Pour connaître les conditions de location, vous pouvez contacter Valentine Veron (vveron@fluide glacial.com). Comme dirait Monsieur Chien : « Apprendre en se poilant, y a rien de mieux ! Ouaf, ouaf ! ».
Quand les magazines deviennent éditeurs de livres
Plusieurs revues se lancent sur le marché de l’édition de reportages au long cours espérant ainsi diversifier leurs revenus. La revue XXI propose ainsi, dans un format léger de 96 pages pour 9 euros, deux premiers titres : À la base c’était lui le gentil sur les rixes adolescentes et La part du chien sur les soldats en situation post-traumatique qui trouvent réconfort auprès de chien de la SPA (cette veille éditoriale est décidément canine). Médiapart s’associe aux éditions du Seuil pour lancer la collection « Enquête de sens ». Son premier titre La Haine ordinaire « racontera ce que le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme, alimentés par de plus en plus de médias et d’hommes politiques, font aux personnes vivant en France ». Quant à la revue Society voguant sur le goût pour les faits divers qui font le succès de certaines séries Netflix elle propose chez 10/18 la collection « True Crime ». Espérons que pour une fois le crime paiera…
Le Routard, 50 ampoules au pied
Cette année, le célèbre guide fête son 50e anniversaire. Au fil des années, le routard de la couverture a coupé ses cheveux et s’est embourgeoisé. Avec ses 55 millions de livres vendus, il pourra bientôt abandonner son sac à dos pour une valise à roulettes Samsonite ou Delsey (publicité gratuite). Pour se diversifier, l’éditeur a lancé, récemment, un magazine et une collection « Les beaux livres du routard », dont, à l’occasion de cet anniversaire, Les cinquante voyages à faire dans sa vie. On the road again…
Cap / Pas Cap / Handicap
C’est le titre de la revue Nouvelles du livre jeunesse parue à la fin de 2022, toujours disponible sur son site. Au sommaire de ce numéro, des articles sur les représentations du handicap dans la littérature jeunesse et une bibliographie de cent livres sur le sujet. Parmi ces livres parus entre 2000 et 2022, on peut retenir, entre autres, Les Étincelles invisibles d’Elle McNicoll à l’École des loisirs et Wonder de R. J. Palacio en Pocket jeunesse pour le collège et La vie commence aujourd’hui de Christophe Léon à La joie de lire pour le lycée. Un petit maillon dans l’inclusion.
Lucie au pays des Dys
Lucie Mrozec est une jeune femme multidys. Notre collègue, Isabelle Grout, l’a accompagnée pour écrire son témoignage, centré sur son parcours scolaire éprouvant. Elle a cherché à rendre le vécu parfois douloureux de Lucie en restant au plus près de ses mots (maux). Ce témoignage émouvant, autoédité en ligne, est disponible grâce à la plate-forme Librinova. Il apporte une réflexion sur le système scolaire et l’école inclusive et a donc toute sa place dans nos CDI pour nous éclairer, ainsi que les collègues de discipline, sur ces troubles cognitifs encore trop méconnus. Vous pouvez en acheter une version papier : Mrozec, Lucie, Grout, Isabelle. Lucie au pays des dys : j’aurais préféré m’appeler Alice. Librinova, 2022. 112 p. ISBN : 979-10-405-2821-0.13,90 €
– Fnac.com : https://www.fnac.com/a18114200/Lucie-Mrozek-Lucie-au-pays-des-Dys#omnsearchpos=1
– Amazon.fr : https://www.amazon.fr/dp/B0BLHFWJRZ/
– Et d’autres sites en ligne comme leslibraires.fr, cultura.com
et en librairies physiques.
Un livre à commander et à recommander.
Les Ateliers Henri Dougier
Sans doute ne connaissez-vous pas cette récente maison d’édition créée par Henri Dougier, fondateur des éditions Autrement, revendues depuis à Flammarion. Parmi les différentes collections qui la composent on peut en retenir trois qui trouveront leur place dans les CDI de lycée. « Autobiographie d’un mythe », illustrée de nombreuses œuvres d’art, donne la parole à Œdipe, Vénus ou Icare… « Le roman d’un chef d’œuvre » retrace les circonstances de la naissance des tableaux de Bruegel, Goya, Frida Khalo et de bien d’autres. « Lignes de vie d’un peuple », avec ses 50 titres, combat les préjugés et les clichés en envoyant des auteurs autour du monde. Non les Mongols ne vivent pas tous dans une yourte, les Argentins ne dansent pas tous le tango et les Napolitains ne sont pas tous maffieux ! Des ouvrages édités avec soin pour un prix relativement modique.
Faisons des économies
Étant donné le budget de nos CDI, plus proche du PIB du Burundi que de celui des États-Unis, on ne peut que saluer l’initiative de certains éditeurs de proposer des bandes dessinées à petit prix. Panini comics offre les héros Marvel à 6,99 €. Dargaud édite une version intégrale des trois tomes de Pablo de Birmant et Oubrerie, en format de poche, à 9,50 € au lieu de 39 €. Urban Comics Nomad propose deux chefs d’œuvre dystopique à 9,90 € : V pour Vendetta de David Lloyd et Watchmen d’Alan Moore. Futuropolis met en vente des albums de son fonds, joliment édités, dans un plus petit format à 10,90 €, parmi lesquels on peut retenir Lulu femme nue de Davodeau et La Déconfiture de Rabaté. Casterman, enfin, dans le cadre de sa collection Angoulême 50e édition, offre des classiques du roman graphique à 12 €, parmi eux Ici-même de Forest et Tardi et Kiki de Montparnasse de Bocquet et Catel. Avec toutes les économies ainsi réalisées vous pourrez vous réabonner plus facilement à InterCDI. Merci qui ?
Simenon en bande dessinée
En 2020, le scénariste Jean-Luc Fromental s’était inspiré du séjour en Arizona de Georges Simenon pour écrire l’album De l’autre côté de la frontière publié chez Dargaud. Après sa lecture, John Simenon, son fils et ayant droit, lui propose d’adapter quelques-uns des romans « durs » de son père. José Bocquet, associé à ce projet, se lance en premier avec Le passager du Polaris (dont il dit : « c’est Mort sur le Nil au milieu des icebergs »). L’album est mis en image par Christian Cailleaux. Jean-Luc Fromental, quant à lui, s’associe à Bernard Yslaire pour La Neige était sale, un roman très noir sur la rédemption d’un jeune assassin. Les deux scénaristes s’associent ensuite pour raconter dans Simenon, l’ostrogoth l’arrivé du romancier et de sa compagne Tigy dans le Paris des Années folles. Jacques de Loustal en est le dessinateur. Un dessinateur fin connaisseur de l’écrivain liégeois puisqu’il a illustré les différents tomes de l’intégrale de cet auteur chez Omnibus. Au final, huit albums devraient être publiés chez Dargaud. Étant donné la qualité des scénaristes et des dessinateurs, cette série devrait rencontrer un grand succès.
Sylvain et Sylvette orphelins
Qui ne connaît pas ces deux enfants vivant dans une chaumière isolée où ils ont trouvé refuge après avoir perdu leur mère lors d’une cueillette de champignons ? Qui ne connaît pas les quatre compères, le renard, le loup, l’ours et le sanglier qui essaient vainement de voler leurs provisions. Leur père, le dessinateur, Jean-Louis Pesch est décédé à l’âge de 94 ans. En 2022, ne trouvant pas de successeur, il met un point final à leurs aventures dans l’album La Belle aventure dans lequel les enfants retrouvent leur mère. Jean-Louis Pesch s’est éteint après avoir dessiné, depuis 1957, 48 000 pages et vendus 20 millions d’albums. De quoi être dans le livre des records !
Heidi à l’UNESCO !
Eh oui, la petite orpheline suisse a quitté ses verts alpages pour trouver refuge dans cette vénérable institution dans le cadre du Registre international Mémoire du Monde. Les archives de l’écrivaine Johanna Spyri, conservées à Zurich, contenant plus de 1000 documents (manuscrits, illustrations, photos) sont inscrites à ce registre chargé de préserver le patrimoine documentaire mondial. Les documents sur cette fillette, âgée de 143 ans, y côtoieront ceux de Charles De Gaulle, des Frères Lumière et du Père Castor. Avec eux, elle ne va pas s’ennuyer…
Arcturus
Thomas Pesquet n’a peur de rien. Après avoir parcouru la galaxie, le prince de l’espace vient de créer Arcturus (nom d’une étoile de la constellation du Bouvier, à ne pas confondre avec le héros de Goldorak), une société qui va gérer ses droits. Il pourra ainsi facturer ses conférences, prodiguer son expertise à des entreprises audiovisuelles et éditer des ouvrages de fiction ou des documentaires. Jusqu’à présent, il était le héros d’une bande dessinée de Marion Montaigne vendue à 480 000 exemplaires, et avait offert ses photos vues du ciel pour un album de Reporters sans frontières et aux Resto du cœur (La Terre entre nos mains 200 000 exemplaires). Nul doute à avoir sur la viabilité de cette nouvelle maison d’édition. Attention cependant, le port du masque sera obligatoire chez Arcturus qui est également le nom du nouveau variant du Covid…
Et pour terminer : on tuera tous les affreux !
On se souvient que Boris Vian est mort d’une crise cardiaque dans un cinéma après la projection de l’adaptation de J’irai cracher sur vos tombes. Et bien, on peut supposer qu’il va succomber une seconde fois en apprenant que son roman Et on tuera tous les affreux a été adapté en jeu vidéo. Le joueur incarne Rocky, un jeune bellâtre qui refuse toutes les avances d’éventuelles prétendantes souhaitant préserver sa virginité pour le jour de ses vingt ans. Le soir de son anniversaire, il est kidnappé… Ce jeu, développé sous le nom (visant l’international) de To hell with the Ugly, est produit par Arte, gage quand même d’une certaine qualité.
Sources :
actualitte.com
actuabd.com
livrehebdo.fr