Les mille facettes du Défi Babelio

Il y a trois ans, une collègue de français et moi étions à la recherche d’un prix littéraire différent des autres, un prix qui pourrait intéresser des adolescents de plus en plus captivés par leurs écrans et de moins en moins lecteurs. Des collégiens qui soupiraient quand j’entrais en classe avec un bac plein de nouveaux livres. Des enfants qui jugeaient les ouvrages à leur épaisseur ou qui n’arrivaient pas à dépasser le premier chapitre d’un roman, quand ce n’était pas la première page.

Un concours qui met en avant l’ÉMI

Notre désarroi était grand, et le Défi Babelio nous a paru une occasion à saisir pour ces adolescents réticents. Premier argument qui a pesé dans la balance : l’importance de la sélection. Celle-ci est très large, puisqu’elle va de 30 ouvrages pour les juniors à 40 pour la catégorie Ado + (niveaux 3e et lycée). Nous nous sommes dit que parmi ceux-ci, chaque membre de la classe trouverait quelques titres à son goût.
Autre argument qui nous a fait choisir ce prix : la variété des livres. On trouve des mangas, des bandes dessinées, des romans policiers, de la littérature générale, du fantastique comme de l’historique…
Les activités numériques qui rythment le Défi nous ont aussi séduites : d’une part, c’est le seul prix littéraire qui met en avant le numérique et nous connaissons l’appétence de nos élèves pour celui-ci. D’autre part, pour les professeurs documentalistes, il s’agit d’un outil idéal pour les former à l’ÉMI et aux outils numériques.
Le Défi Babelio étant partenaire du site communautaire de lecteurs Babelio, c’est sur celui-ci que nos élèves écrivent des critiques d’ouvrages et publient des quiz. Cela nous donne ainsi la possibilité de les faire travailler sur les sites web, la publication en ligne, les traces et l’identité numériques, le droit d’auteur, etc.
De même, l’utilisation d’applications en ligne pour réaliser certains défis (nuages de mots, photo-montages…), la publication de productions sur des murs collaboratifs multimédias, permettent l’acquisition de compétences numériques et de savoirs sur les logiciels libres, la collecte de données, le montage photo…

Consacrer du temps au Défi

Dès la première année, nous nous sommes rendu compte qu’il importait de bien présenter le prix et ses enjeux aux élèves afin de les motiver, car on allait leur demander beaucoup de travail tout au long de l’année. C’était à nous d’expliquer en quoi il consistait, quitte à y revenir plusieurs fois. Il était nécessaire aussi de montrer des exemples de productions d’élèves (le site du Défi Babelio en regorge1) car s’ils savaient ce qu’était la rédaction de critiques littéraires, ils étaient, en revanche, parfois désorientés lorsqu’on abordait les activités numériques et les supports multimédias.
Nous avons dû, par ailleurs, souligner l’importance de la collaboration entre eux. Souvent, les collégiens prennent peur en voyant les 35 titres (pour le défi Ado), car ils imaginent qu’ils doivent tous les lire de manière individuelle, alors qu’il s’agit de faire en sorte que l’ensemble des ouvrages soient lus, afin de pouvoir répondre de manière collaborative aux différentes épreuves comme le Quiz final. C’est le groupe qui doit lire, et non chaque élève.
Nous avons également consacré du temps au site Babelio et aux fonctions qu’il offre, car ils ne le connaissaient pas ou très peu. Par exemple, comment cataloguer et organiser sa bibliothèque virtuelle d’un simple clic : on choisit un livre et ses références (titre, auteur, maison d’édition, couverture…) sont importées. On leur a indiqué les subtilités de la critique de livres en ligne : le résumé, l’avis, la notation, les mots-clés (« étiquettes ») et les citations.
On leur a fait connaître le moyen de partager leurs goûts de lecture en donnant leurs avis, de trouver des recommandations bibliographiques, de lire des biographies d’auteurs, d’écouter des interviews, de regarder des vidéos de présentations, de faire des quiz littéraires, etc.
Nous avons enfin créé avec eux le profil de la classe sur Babelio. Les élèves devaient choisir un avatar (une illustration pour les représenter). Ils avaient à écrire une biographie de leur classe (onglet « Ajouter une description personnelle »). Sur leur profil, ils pouvaient aussi exposer leur « défi lecture » et leurs six titres préférés. Au moins quatre séances ont été nécessaires pour réaliser tout cela : une séance de présentation du défi, une pour découvrir la sélection lecture et faire les premiers emprunts, une autre sur le fonctionnement de Babelio et enfin, plusieurs séances pour tester le site et compléter leur compte, commencer à écrire des critiques et à les enrichir par des citations et des notations, faire les premiers quiz en ligne…

Un gros investissement

Au fur et à mesure, nous avons constaté que le projet représentait un gros investissement pour les professeurs impliqués. Heureusement que nous étions deux pour nous organiser et nous partager les tâches : informer les parents et le chef d’établissement, lire les ouvrages, corriger les critiques, numériser les productions plastiques, rassembler les œuvres, sans parler de la préparation des séances sur le droit d’auteur, l’identité numérique, etc. Il y a beaucoup de travail en amont et en aval du défi, surtout la première année, quand on n’a pas encore pris ses marques.
Le site defibabelio.fr fourmille de documents que l’on peut utiliser. Des vidéos de présentation viennent rythmer les différents projets proposés. Une FAQ donne le mode d’emploi du concours. Les collègues bénévoles2, à l’origine du prix, mettent aussi à disposition un guide pratique de participation, les sélections de livres pour les trois niveaux (sous différents formats), des exemples de cartes Id, etc. Une web conférence est également organisée chaque année, début novembre, avec Canopé, pour ceux qui débutent.
Enfin, le forum auquel les professeurs inscrits ont accès est une autre source d’idées, de projets…

Une expérience enrichissante

Mais cet investissement ne pèse pas quand on voit l’engouement des élèves pour le Défi Babelio. Peu à peu, ils se prennent au jeu des différents défis et les attendent avec impatience. Ils se conseillent sur leurs lectures, émettent des avis sur leurs critiques, testent leurs quiz, vont voir ce que font les autres concurrents… C’est ce que nous avons expérimenté avec bonheur dès 2019. La première année, en 2019-2020, la classe de 4e avec laquelle nous travaillions, s’était prise au jeu de la compétition avec les autres collèges. Elle était impressionnée par le nombre de participants (plus de 100 inscrits) et le fait qu’il y ait des établissements scolaires de pays étrangers (Espagne, Royaume-Uni, Maroc, Canada, etc.) attisait sa curiosité pour ces élèves lointains géographiquement : qui étaient-ils ? Comment fonctionnait leur école ? Ce qui l’intéressait avant tout, c’était de découvrir les autres groupes, leurs cartes d’identité, leurs résumés, grâce à Babelio et aux tableaux collaboratifs.
Nos élèves furent par ailleurs séduits par l’utilisation d’outils numériques, car cela changeait de ce qu’ils avaient l’habitude de faire lors des prix littéraires précédents. En revanche, ils furent déçus par la difficulté de communiquer avec les autres classes via le site Babelio. En effet, il n’y a pas de « chat », mais un système de messagerie. On envoie un message et on attend qu’on nous réponde. On est loin de l’interactivité de Twitter.

Adapter le prix aux élèves

L’année dernière (2020-2021), nos élèves ont adoré les défis numériques : déposer des avis critiques sur Babelio, mais aussi et surtout relever les challenges proposés. Nous avons débuté par la carte d’identité numérique (« Cartes ID ») qui permet de présenter sa classe ou son club sous forme de carte postale virtuelle. Celle-ci peut être interactive ou non : il y a deux ans, nous nous étions contentés d’un dessin accompagné d’un poème. L’année dernière, nous nous sommes lancés dans une carte animée avec une application graphique.
La création de nuages de mots (ou « nuages de tags ») a été très appréciée, car c’est une activité ludique qui permet de jolies réalisations, grâce à des applications en ligne comme Wordart, faciles à prendre en main. Même les collégiens les plus rétifs ou les plus en difficulté ont réussi à faire des productions. Cela a été l’occasion aussi de travailler avec eux sur les mots-clés (les « tags »). Les élèves se sont aussi impliqués dans les Instadéfibabelio et la réalisation de photos mystères pour faire deviner des titres de la sélection aux autres concurrents.

Nous n’avons pas encore tenté les « book trailers » (ces vidéos littéraires que l’on réalise avec Powtoon, Animoto, Moovly…), ni celles « booktubes » (présentations filmées) ou encore les « bookfaces », car ils nous paraissent pour l’instant hors de portée.
Tous les défis proposés ne sont pas obligatoires et il est important d’adapter le prix aux élèves, à leur rythme et à leurs compétences. Par exemple, cette année, le projet a des difficultés à avancer avec notre classe de 4e très hétérogène, qui compte beaucoup de petits lecteurs, d’enfants dyslexiques et d’anciens ENAF3. Ce n’est pas grave, car, parmi la sélection4, nombre d’ouvrages (BD, mangas, romans courts) sont faciles d’accès. Et nous avons un peu d’expérience : les challenges numériques les plus simples à mettre en œuvre comme les nuages de mots, les quiz, l’instadéfi seront les outils de valorisation de leurs lectures. Nous avons déjà de belles surprises parmi les premières productions. Une nouvelle fois, l’année va être enrichissante pour les élèves comme pour nous, grâce à ce prix.

 

 

Le crime c’est l’affaire des lycéens !

Une fois l’idée esquissée, la professeure documentaliste du même établissement et un libraire du Furet du Nord de Dunkerque, choisi comme président du jury, viennent épauler la démarche. Si le prix est créé par les élèves, les adultes accompagnent, guident et encadrent1. Le chef d’établissement cautionne, valide et soutient le projet ainsi que l’ensemble de l’équipe de direction.
La démarche est innovante : créer un prix et inclure les élèves dans le processus de création. À eux d’être tantôt juré, tantôt photographe ou rédacteur web ou encore attaché de presse, vidéaste, dessinateur, etc. Pour la première année le projet a été proposé par la professeure de lettres aux élèves de première et de terminale de la spécialité HLP (Humanités, Littérature et Philosophie) qu’elle avait en classe. Neuf d’entre eux ont répondu favorablement et se sont investis tout au long de l’année en imaginant et réalisant les différentes activités en lien avec les livres de la sélection.

Être acteur de ses lectures

« Celui qui ne lit pas aura vécu une seule vie. Celui qui lit, aura vécu 5000 ans »
Umberto Eco, en entretien. Cité par Maggiori Robert.
Umberto Eco, un esprit livre. Libération, en ligne, 16 février 2016.

Faire découvrir la lecture dans sa globalité et sa complexité est important. Loin du roman de gare, le polar s’est vu attribuer tardivement ses lettres de noblesse. Les élèves, devenus sujets-lecteurs, pourront former et affiner leurs préférences et jugements esthétiques. Énigme, thriller, roman noir, psychologique, historique, scientifique… Il y en a pour tous les goûts !
En désinstitutionnalisant la lecture, les lycéens peuvent découvrir qu’un livre n’est pas uniquement un objet scolaire, que c’est une activité qui véhicule du plaisir. Un bon roman est un lieu d’évasion et de découverte.
Il importe aussi de désacraliser le livre et de donner vie à la lecture : loin de la chose poussiéreuse qui dort dans une bibliothèque, il faut montrer toute l’énergie dont il regorge. Cela permet aux participants de devenir lecteurs-acteurs et de découvrir l’impact fédérateur du monde livresque, notamment grâce aux réunions et débats qui, de surcroît, permettent le travail d’argumentation intrinsèque à tout prix littéraire.

« Celui qui ne lit pas aura vécu une seule vie. Celui qui lit, aura vécu 5 000 ans » Umberto Eco

Une sélection format poche

« À force de lire, j’ai des livres de poche sous les yeux »
Vincent Roca. Vincent Roca sucre les phrases. Albin Michel 2003.

Comment sélectionner les livres ? Pour prendre en compte le budget des lycéens, nous avons décidé de nous restreindre au format poche. Pour l’instant, les livres sont choisis en amont par le triumvirat : professeure de français, professeure documentaliste et libraire/président du jury, mais l’année prochaine, ce sont les lycéens qui sélectionneront les titres.
L’idée est de lire un maximum d’ouvrages, afin d’en sélectionner 4 à 5. Idéalement, ils doivent être tous différents : genre, écriture, thème abordé… L’éclectisme des ouvrages et des participants doit permettre de nourrir le débat final. Malheureusement, le contexte actuel nous a restreints à 3 livres.
Les livres sélectionnés sont dévoilés au fur et à mesure. Les élèves ont ensuite trois semaines à un mois pour les lire. Une fois lus par tous, nous proposons plusieurs activités et nous ne manquons pas d’imagination !

La lecture comme porte d’entrée vers des activités pédagogiques variées

À chaque livre, deux activités sont associées. Il faut mêler le pédagogique et le ludique en sollicitant la créativité et l’esprit d’invention. Réalisation d’affiches « avis de recherche » placardées dans les couloirs de l’établissement, création de bandes-sons, élaboration de Unes de journaux d’époque, transposition de romans dans la ville grâce à la photographie, sélection de tableaux évoquant un passage du livre, mise en parallèle avec des extraits d’œuvres classiques, lecture à voix haute filmée et diffusée sur les réseaux sociaux numériques, avis de lecture, réalisation d’un résumé en LSF (Langue des Signes Française)… Afin d’éviter la monotonie, chaque animation est choisie une seule fois. Les travaux des élèves sont publiés sur le compte Instagram créé pour l’occasion : prix_crime.de.l.annee.
Toutes les deux semaines, les encadrants et lycéens participant au projet se réunissent sur une « heure blanche » consacrée à différents clubs et ateliers au sein du lycée : c’est l’occasion de faire un bilan des réalisations mises en place et d’établir un nouveau planning d’actions.
À la fin de l’année scolaire, après avoir trouvé leur livre « coup de cœur », les participants défendent leurs points de vue respectifs. Un travail d’argumentation se met alors en place. Afin de faciliter cette démarche, une fiche lecture permet de faire émerger les points forts et points faibles de chaque titre.

L’élève au cœur du prix

« Quand tu sauras lire, tu ne seras jamais plus tout seul »
Jacques Folch-Ribas. Une Aurore boréale. Robert Laffont, 1974.

Les élèves sont au centre du projet. Ils ont trouvé le nom du prix, dessiné le logo, participé aux activités.
Beaucoup plus qu’un prix littéraire, l’intégration des élèves dans le processus de création participe, plus globalement, à la réussite scolaire grâce à un travail sur l’oralité et la découverte de nouveaux métiers. Nous travaillons l’argumentation : chaque élève doit faire entendre sa voix, développer son esprit critique en rédigeant des articles ou avis de lecture. C’est un entraînement pour le futur Grand Oral mais aussi pour certains, un véritable défi personnel.
Ambassadeurs, ils sont allés à la rencontre de chaque classe de l’établissement, afin de faire connaître le prix « Crime de l’Année » : résumés de livres, distribution de marque-pages, réponses aux questions des élèves ; leurs interventions étaient riches et variées.
Les adultes, eux, accompagnent. En effet, leur rôle est de penser les activités pédagogiques et d’épauler les lycéens si besoin est. La collaboration entre la professeure de lettres et la professeure documentaliste s’est mise en place tout naturellement et la répartition des tâches s’est organisée en complémentarité : la première retravaille les activités avec les élèves, corrige les éventuelles fautes de langue, etc., la seconde s’occupe de la partie communication, des publications sur le compte Instagram, etc. En parallèle, toutes les deux travaillent ensemble pour réfléchir aux activités, planifier les réalisations, les rencontres avec les membres du prix ou les interventions dans les classes.
La professeure documentaliste met à disposition des élèves du prix « Crime de l’Année » les titres choisis pour la réalisation des activités, mais propose également ces romans aux autres élèves, adultes et personnels de l’établissement pour qu’ils puissent découvrir la sélection de l’année (achat en début d’année scolaire de 10 exemplaires de chaque titre). Le CDI est le lieu d’accueil des différentes réunions de l’équipe et un espace est dédié au prix : présentoir des livres sélectionnés, marque-pages mis à disposition, avis des élèves sur chaque ouvrage sous forme de fiche « coup de cœur » et exposition d’affiches réalisées par les élèves pour promouvoir le concours littéraire dans l’établissement.

« Quand tu sauras lire, tu ne seras jamais plus tout seul » Jacques Folch-Ribas

Le marketing ou comment nous faire connaître ? Partenariat et merchandising

Une question simple a été posée aux élèves : comment faire parler du prix ? Pour le faire connaître, il faut être dans la tête des gens et pour ce faire, il faut nous voir et nous avoir !
Grâce au partenariat avec la professeure de LSF, le « Crime de l’Année » promeut l’inclusion, la découverte d’une nouvelle langue, il permet de s’ouvrir à différents publics et par là même de mettre en avant cette option du lycée Jean Bart.
La librairie Le Furet du Nord de Dunkerque a permis l’exposition des titres sélectionnés : à leur tour, les clients ont pu eux aussi trouver leur propre lauréat !
Plusieurs goodies ont été choisis. Des marque-pages ont été imprimés et distribués largement, à raison d’un marque-page différent pour chaque livre sélectionné, respectant le code couleur et l’ambiance de celui-ci. Une vente de T-shirts a facilité la visualisation de l’esprit d’équipe, l’appropriation et l’appartenance de tous à ce challenge et a apporté un financement relatif.
Une journaliste du « Phare dunkerquois », média local de la région de Dunkerque, a par ailleurs interviewé les élèves.
Il ne faut pas négliger non plus les réseaux sociaux numériques. Nous avons retenu Instagram, car son format correspond plus à la publication d’avis de lecture : il a permis de créer un lien avec certains auteurs.

Cérémonie de remise de prix

Après plusieurs débats, les participants ont sélectionné le lauréat avec pour but ultime : recevoir l’auteur. Les élèves ont alors pu revêtir la casquette de journaliste et rencontrer l’heureux gagnant, afin de découvrir le processus de création littéraire, les différents aspects du métier d’écrivain, mais aussi le circuit du livre, de l’édition à la commercialisation en passant par la communication.
La rencontre a eu lieu lors d’une cérémonie de remise de prix officielle organisée par les élèves et leurs professeurs dans le lycée. Étaient également présents d’autres professeurs, personnels et élèves de l’établissement scolaire, les familles des membres du prix littéraire ainsi que des représentants de la ville de Dunkerque et des partenaires culturels. L’équipe du « Crime de l’Année » a mis en scène des discours sous forme d’enquête policière en adéquation avec le thème. Chaque élève a pris la parole devant l’assemblée et ensemble ils ont remis un trophée orné d’un livre et d’une plume au lauréat !

Jérôme Loubry avec le trophée
du Prix « Crime de l’Année »

Bilan

Le contexte sanitaire a parfois mis à mal la motivation des élèves, mais notre enthousiasme est resté intact et a permis de raccrocher certains éléments parfois dilettantes. Malgré ces aléas, nous débordons encore d’idées. Nous avons un noyau dur d’élèves moteurs. Le mélange de ces deux groupes distincts en présentiel permet l’homogénéisation du groupe et un regain de motivation.
Nous aurions voulu inclure davantage les élèves dans la démarche de création du prix, le démarchage des professionnels de la communication et des médias mais nous n’avons pas réussi à réaliser tout ce que nous avions prévu. Cette période trouble actuelle nous a demandé une grande part d’adaptabilité. La souplesse a été notre leitmotiv. Présentiel, distanciel, changement de protocole, problèmes de connexion n’ont pas réussi à entamer notre volonté de mener à bien ce projet. Nous avons dû raccourcir certaines activités et en prendre quelques-unes en charge comme la réalisation des communiqués de presse par exemple.
Nous sommes encore pleins de ressources, et des partenariats avec des acteurs locaux sont en cours, notamment avec une librairie dunkerquoise. Nous recherchons d’autres structures pour accroître la notoriété de ce nouveau prix. À terme, nous souhaiterions participer à des événements littéraires tels que des salons du polar. Nous souhaitons aussi mettre en place l’an prochain la visite d’une rédaction de presse quotidienne régionale et rencontrer d’autres auteurs, même hors du domaine du roman policier.

Les pistes pour l’année prochaine

Cette première année nous a permis de mettre en lumière les points forts, mais aussi de cerner des axes d’amélioration. Ainsi, nous avons décidé d’ouvrir le prix à l’ensemble des élèves du lycée.
Force de proposition, les élèves et leurs professeurs liront une quinzaine de livres durant l’été et choisiront de concert les quatre derniers livres en lice à la rentrée prochaine.
Pour l’heure, nous n’avons pas encore mis en place l’ouverture du prix aux autres établissements, mais nous avons déjà quelques idées : liste des livres sélectionnés, accès aux marque-pages personnalisés, envoi des affiches de promotion et bien sûr la possibilité de voter pour le lauréat. Nous envisageons pour cela de créer une association, afin de faciliter la participation d’autres établissements : ceux-ci pourraient adhérer à l’association et obtenir le « pack » pour mettre en place l’activité.

Et l’avis des élèves dans tout ça ?

« Lorsque l’on m’a appris qu’un prix littéraire était organisé au lycée, récompensant des polars de surcroît, j’ai immédiatement rejoint le jury ! C’est une expérience inouïe et très enrichissante, que je poursuivrai sans pyrrhonisme aucun l’an prochain ! », souligne Marion élève de première.

« J’ai toujours rêvé de participer à un prix littéraire. Ce projet me tient vraiment à cœur. Cela m’a permis de découvrir un genre que je ne connaissais pas beaucoup et de partager ma passion pour la lecture avec d’autres élèves et professeurs passionnés », ajoute Juliette, élève de terminale.

Manon, élève de terminale, surenchérit en disant « le prix m’a fait découvrir l’univers du polar, qui m’était inconnu ! J’ai pu participer à un projet qui réunissait des personnes comme moi : des fans de lecture ou mangeurs de livres ! Ce prix était un très bon projet pour ma dernière année de lycée ».

Et sur ce point de vue Gaïane, élève de terminale, la rejoint « la création du prix était pour moi l’occasion de partager avec d’autres élèves une passion, qui est aujourd’hui trop mise de côté par manque de temps, et de faire des activités qui changent le quotidien du lycée ».

Et tous de conclure que 

« C’était une aventure humaine palpitante pleine d’enrichissements et de surprises »