Le clan des équidés*

Bain de livres

Nous avons commencé par un « bain de livres » avec les romans de M. Mirej, des documentaires et revues sur les chevaux. Nous avons présenté l’auteure grâce à la biographie présente dans Clara et les poneys. Les élèves ont ensuite lu deux histoires courtes de M. Mirej dans la revue Galop Passion (Souffle d’Aube et Sérum, poney d’attelage). Puis ils ont pris connaissance de petits romans de M. Mirej édités au Pré du Plain : Une jument effrontée, Les Chevaux d’Halloween, Une catastrophe ambulante et la BD Galac et Nath. Un tour de table où chaque élève a pu s’exprimer sur ses premiers contacts avec les chevaux a ensuite été réalisé… Tous prennent plaisir à narrer leur expérience : premiers pas avec le cheval en colonie pour certains, courses hippiques pour d’autres, d’autres encore ont la chance de posséder des chevaux d’attelage ou de trait.

Roul’livre

Ce premier rendez-vous fort du projet a débuté avant les vacances de Toussaint2. Les élèves ont pu rencontrer M. Mirej pour la première fois, tout comme l’illustratrice Efté, qui était aussi invitée. Les classes à projet, les 6e et 5e du collège participant au concours lecture ont ainsi pu poser des questions à l’auteure et ont appris à dessiner les chevaux avec Efté en utilisant des formes géométriques et des courbes. M. Mirej a su se montrer à l’écoute et disponible avec les élèves et n’a pas hésité à les encourager à lire et écrire. Les élèves, quant à eux, ont énormément apprécié ce moment d’échange avec l’auteure.

Concours lecture sur le cheval (sept 2012-mars 2013)

Ce concours lecture a concerné tout le collège, de la 6e à la 3e. Les élèves ont pu lire de nombreux livres, ceux de Mireille Mirej bien sûr, afin d’approfondir leur connaissance de l’auteure, mais aussi de beaux livres de littérature de jeunesse récents, attrayants pour la lecture plaisir et également des romans, BD, contes, humour, documentaires, petits livres, gros livres, format poche ou album, de difficultés différentes. Les réponses aux questionnaires synthétiseront l’essence de chaque livre.
Parallèlement au concours lecture, nous proposons aux collégiens de réaliser une affiche libre sur le thème du cheval, au format A3. Le bilan est plutôt bon : 50 inscrits, surtout des 6e, 5e, 4e ; de 1 à 12 livres lus par élève ; 140 prêts. Le noyau des 23 lecteurs assidus ou ceux qui ont fait des affiches et maquettes d’écuries ont été récompensés par une matinée d’initiation à l’équitation à la ferme du Pont de Sains.

Histoires au galop, notre livre sur le cheval

En novembre, la décision a été prise de se lancer dans l’écriture d’un livre sur les chevaux, qui sera édité par La Pépinière du Pré en mini-série (100 exemplaires). Les recherches et créations d’une année sont ainsi collectées pour ce livre qui présentera les textes des enfants sur leur expérience du cheval, avec les dessins de chevaux réalisés dans la roulotte ; les fiches documentaires rédigées par les élèves sur l’anatomie du cheval, le pansage et les soins, les allures, l’alimentation, les comportements et postures, les métiers liés au cheval (6e SEGPA) ; plus un quizz des 5e SEGPA pour tester ses connaissances. Le livre proposera aussi une interview d’Édouard Popieul, notre meneur de chevaux de Roul’livre ; Alexandra Granata, notre monitrice d’équitation à la ferme équestre du Pont de Sains ; Maxime Palma, maréchal-ferrant ; Didier Jacquemin, dentiste équin et M. Mirej, notre auteure très chevaline !
Cet ouvrage est aussi l’occasion de présenter les expressions et proverbes sur le cheval en français ou en ch’ti ! Brainstorming, aidé du Littré et de l’auteur Guy Dubois ; occasion également de dessiner des chevaux à la manière de Lascaux, Picasso, Matisse, Gauguin, le Douanier Rousseau. Les élèves ont créé des mots mêlés et des mots croisés, toujours sur le thème du cheval, qui apportent la touche ludique au livre. L’ULIS a également pu publier deux histoires inventées, ce qui a permis de rappeler ce qu’était un schéma narratif, et, comprendre aussi en relisant des débuts de romans de Mireille Mirej comment tout cela fonctionne : quand ? où ? qui ? Points de départs impératifs à toute bonne histoire…
Après avoir découvert le livre Tanabata (éditions Maegth) de l’artiste Warja Lavater, les élèves d’ULIS et de 6e SEGPA ont résumé en 8 phrases Une jument effrontée, roman que nous avons recréé à la manière de Lavater : des formes géométriques et des couleurs pour symboliser les personnages, les actions, les lieux. Cela a représenté 8 heures de travail par groupe : un groupe 6e SEGPA, 3 groupes ULIS, soit 2 heures de conception, brouillon, maquette ; 4 heures de découpage, assemblage des formes et 2 heures pour la réalisation de l’index qui permet de décoder l’histoire. Les résultats étaient très réussis et très différents d’un groupe à l’autre. Peintre suisse et illustratrice de livres pour la jeunesse, W. Lavater a fait paraître des livres dépliants qu’elle appelle « imageries ». Les illustrations reposent sur une codification des personnages, décors et actions symbolisés par des points et des formes de couleurs variées. Le choix des formes et des couleurs permet une compréhension de l’histoire tout en faisant travailler l’imaginaire des lecteurs. Les ouvrages ne comportent aucun texte, hormis la légende et le titre. Déplier un livre d’une seule bande de 4 mètres permet d’appréhender toute l’intrigue d’un seul coup d’œil, d’une manière très cinématographique avec des effets de zoom grossissant ou diminuant les éléments colorés. L’intérêt de ce type de support est transversal puisqu’il permet des applications dans des domaines variés : le langage oral, la communication, l’abstraction, le codage/décodage, la compréhension, la mémorisation, la structuration dans le temps (frise chronologique), les représentations dans l’espace, la schématisation. L’utilisation des imageries par les élèves présentant des troubles des fonctions cognitives peut aider à prendre conscience des stratégies utilisées pour traiter les informations (méta cognition). En effet, décoder, c’est d’abord percevoir les informations données par le code (forme, couleur, dessin), puis créer un lien entre les informations visuelles et son propre savoir afin de comprendre ce qui est signifié.
3 matinées d’initiation à l’équitation
Ces 3 matinées ont eu lieu le jeudi 28 mars et les mardis 2 et 9 avril 2013, à la ferme équestre du Pont de Sains. Les 6e et 5e SEGPA ainsi que les ULIS ont participé à cette initiation, tout comme les gagnants du concours lecture (23 élèves). Ce fut un moment attendu impatiemment par les élèves. Nous avons « débourré » les élèves (« débourrer » signifiant en équitation « donner le premier dressage à un poulain », Larousse) avant l’équitation avec la lecture de pages de documentaires et en suivant les explications des professeurs de la classe ULIS et de l’AVSCO qui, une chance pour nous, connaissent tout du cheval : harnachement, selle, tapis de selle, filet, sangle, mors, rênes ; la nécessité d’une chaussure avec un petit talon pour que le pied ne glisse pas au fond de l’étrier… La peau et la bouche du cheval sont très sensibles. Quand on avance, il y a un déhanchement particulier. Il faut rester décontracté et accompagner le mouvement du cheval.
À la ferme équestre du Pont de Sains, les élèves ont pu brosser les chevaux avec l’étrille, le bouchon, puis la brosse douce. Ils ont curé les sabots et ont donné du foin et des granulés, mis le licol, la longe, ont vu la graisse et le goudron pour l’entretien des sabots, la pierre à sel. À cheval, ils ont contourné des plots pour travailler le mouvement des rênes, ils se sont levés de la selle au moment de passer au-dessus des barres au sol et ont expérimenté le trot. Bien évidemment, les consignes de sécurité sont respectées et chacun a sa bombe et chaque cheval est tenu par un adulte. Ce fut un formidable moment pour les enfants, à fond dans le moment présent. Les exercices se sont faits dans le manège couvert (sable au sol, lettres qui permettent de se diriger).

Mireille Mirej au CDI

La rencontre s’est déroulée le 13 et 14 mai 2013 et l’auteure nous a présenté son dernier documentaire Le Poney tendre coquin (éd. Milan, coll. Doc à pattes), un livre animé avec des volets à soulever. Elle nous parle de l’origine de ses romans, ce qui l’a amenée à écrire et nous montre les carnets écrits à la main qui accueillent ses premiers jets.
Ce n’est pas forcément facile de se faire éditer, les auteurs reçoivent souvent des lettres de refus. Une grande maison d’édition reçoit 200 tapuscrits par jour. Mireille Mirej est aussi éditrice et sa maison d’édition s’appelle Le Pré du Plain (cf. Gros plan de ce numéro). M. Mirej explique ainsi que notre livre sera édité au Pré du Plain en mini-série pour nous, mais ne sera pas commercialisé même s’il sera publié de manière très officielle avec un numéro d’ISBN et un dépôt légal à la BNF. L’éditeur donne vie au livre, coordonne tout, il est le lien intellectuel entre l’auteur, l’illustrateur… Il choisit le papier en fonction du livre, de la collection : un papier lisse et brillant quand il y a des photos ou bouffant avec un aspect pelucheux pour donner du volume au livre tout en étant plus léger. M. Mirej évoque le rôle des libraires, des bibliothèques, la diffusion, le travail de communication (salons du livre…). Pour le secteur jeunesse, l’auteur touche souvent 3 % du prix de vente, l’illustrateur 2 %, le libraire 33 %, l’éditeur environ 15 % (c’est variable), le diffuseur environ 22 % et le distributeur environ 17 %.

Lecture à voix haute : toute une préparation !

Christine, documentaliste à Lille, est une habituée des soirées littéraires à Avesnelles. Elle a longtemps travaillé dans l’Avesnois avant de rejoindre Lille et s’est proposée pour exercer à la lecture à voix haute les élèves volontaires pour lire des textes au micro lors de la soirée littéraire.
Toutes les techniques de travail exposées ici sont le fruit d’une longue collaboration dans son établissement lillois avec Sandrine Desmazières de l’association À Livre Ouvert. Elle est, selon Christine, un maître absolu dans l’art subtil de partager des textes avec la voix et le corps. Qu’il soit rendu hommage à son grand talent ici, avant tout.
Christine expose aux élèves les principes de la respiration ventrale (en mettant une main sur le ventre) et l’importance des pauses, des silences, notamment quand on lit aux enfants, pour que les écoutants, plus jeunes, avec un cerveau moins entraîné que le leur, puissent comprendre ce qu’ils entendent. Dès les premiers essais, des émotions liées à la gêne surgissent. Il est parfois nécessaire de recadrer les élèves pour qu’ils s’écoutent mutuellement (pas de prise de parole intempestive). Il faut apprendre à se maîtriser, éviter les gestes parasites avec la chevelure, qu’il faudra attacher le jour J. Les textes courts, écrits par 3 classes sur leur expérience avec les chevaux, serviront de support à l’entraînement des lecteurs. Vu le peu de temps prévu pour cette préparation, Christine choisit au fil des échauffements les « perles émotionnelles », les meilleurs morceaux de ces petites expériences, et l’ordre dans lequel ils seront dits et par qui. Chaque lecteur ne lira pas forcément un témoignage en entier. Ils se passeront plutôt la parole comme on se passe le relais en athlétisme, en espérant que leurs voix entremêlées créent une ambiance sonore propice aux émotions et sensations relatées.
L’entraînement a lieu en salle polyvalente avec la sono. Un bloc de texte est lu à quatre. C’est un exercice de concentration : chacun doit savoir reprendre le texte au bon endroit comme le font les musiciens avec une partition de musique. Puis, il faut appréhender le mico et ne pas crier dedans, mais chuchoter ces petites histoires pour que le spectateur déroule un cinéma dans sa tête. Il faut travailler sa confiance en soi en tant que lecteur, s’ancrer dans le sol comme un arbre, prendre conscience et déployer sa respiration pour se calmer, apprendre à regarder le public en bout de phrase pour qu’il sente que c’est à lui que ces textes sont adressés.
Les élèves intègrent à force de répétitions les alternances de voix, de pauses, le travail sur le passage silencieux des deux micros entre les lecteurs : pas de gestes brusques qui entraînent des bruits parasites, préparer avant le micro, ne pas donner celui de la personne qui vient de lire pour plus de fluidité. Chacun pose ses repères sur son exemplaire du texte : les mots importants qu’il faut dire après avoir fait une pause pour qu’ils soient audibles sont encadrés ; les élèves notent des barres verticales pour les pauses courtes et des doubles barres pour les longues ; ils symbolisent par un œil le moment où il faut regarder le public dans la salle. De même, un pont renversé entre deux mots avec un/Z/ou un/T/ en dessous visualise une liaison.
Ce travail demande aux lecteurs de se surpasser dans la concentration et la coopération. Christine remarque que les gestes d’entraide se multiplient au fil du travail. Cette expérience leur permet aussi d’augmenter leur confiance en eux souvent bien mise à mal par leur parcours scolaire chaotique. Leur investissement dans un projet de lecture est émouvant. Un triangle, un djembé ponctuent les différents temps de cette mise en voix.
Cette intervention de Christine a duré une journée et demie, avant la soirée littéraire. Elle a été très formatrice pour tout le monde. Christine espère que cette expérience fera reconsidérer aux élèves leur rapport au texte et à l’écriture, qu’ils se diront qu’eux aussi, malgré leur peu de goût pour la chose scolaire, ont quelque chose à y chercher et à y trouver. Durant son bref passage, elle n’a pu s’empêcher de leur recommander des livres et de les leur faire emprunter au CDI. Espérant ainsi que son bref passage dans leur vie de collégiens puisse être un déclencheur de quelque chose de positif.

Soirée littéraire du lundi 13 mai 2013

Nous avons expérimenté une formule différente des autres années à l’invite de Mireille Mirej. Pas d’exposé sur la création littéraire mais une soirée consacrée aux enfants, héros d’un jour…
La classe de CE2-CM1 a démarré la soirée en chantant les deux premiers couplets d’une chanson joyeuse et entraînante Moi, mon cheval, ma guitare et mon chien… et terminé la soirée avec les deux derniers couplets – chanson que nous avons découverte avec M. Mirej, une alternative aux chansons belles mais tristes d’Hugues Aufray et Brassens.
Ensuite, Christine et trois élèves de 5e SEGPA et ULIS ont présenté leur travail lors d’un spectacle au micro pour valoriser les meilleurs moments des textes de chacun sur le cheval écrits pendant l’année.
Dans la continuité, M. Mirej a proposé le concept de « soirée spontanée » (qui se fait régulièrement chez elle). Elle fait passer ses livres dans la salle et propose aux enfants de choisir des extraits à lire sur scène. Deux albums écrits par Mireille Mirej (éd. Pippa) ont eu beaucoup de succès : Entrechats à Paris et Chercher la p’tite bête ainsi que Ani’mots de François Seine (Le Pré du Plain). Un enfant a dit un poème personnel, une autre a lu sa note de lecture détaillée et enthousiaste sur Clara et les poneys.
Engouement et joie des enfants. Ils ont parlé devant un public qui les a écoutés, sans que personne ne juge personne. Des parents ont été étonnés que leurs enfants aient osé parler au micro. Mireille Mirej a provoqué le déclic chez certains d’entre eux et elle rappelle qu’il y a les grands classiques mais aussi les auteurs d’aujourd’hui « qui sont comme vous ». C’est une chance et une joie de rencontrer un auteur pour les enfants, qui seront, peut-être eux aussi, auteur un jour ! Cette soirée n’a pas été celle de la rencontre de l’auteure ; M. Mirej s’est en effet effacée pour valoriser et mettre en avant les enfants, devant un public de 100 personnes, parents, enfants, enseignants, habitants d’Avesnelles. Pendant la séance de dédicace, les élèves du primaire qui ont lu les livres conseillent les plus petits en racontant un peu l’histoire de chacun !…

Changer le regard

Quand le cheval, animal noble, utilisé à l’origine pour la chasse et la guerre, inspire pendant une année des élèves… avec comme point d’orgue la réalisation de leur livre Histoires au galop. Ainsi, les enfants se surprennent eux-mêmes par ce qu’ils sont capables de faire. Ils ont changé le regard qu’ils portaient sur eux et changé aussi le regard des autres. Nous avons constaté enthousiasme et joie dans les apprentissages livresques (lecture des romans de Mireille Mirej) ou concrets (Roul’livre qui relie le cheval au livre, et l’équitation). « Le but de l’enseignement n’est pas de remplir un vase mais d’allumer un feu », nous dit Montaigne.
Mireille Mirej nous a accompagnés tout une année de son écriture humaine et sensible, joyeuse et vivante, qui réconforte le lecteur. Mireille Mirej, une sacrée trempe de femme, engagée (pour la lecture) et généreuse (elle ne compte pas son temps pour écrire, éditer, rencontrer les enfants). Une vie vouée aux écrits et leur partage. De mémoire de documentaliste, je ne connais personne qui travaille autant. Mais comme dit Confucius : « Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie » ! Merci aux enfants, aux enseignants, à Mireille Mirej et à tous ceux qui ont participé au projet, et ils sont nombreux !

 

« Réveillez les chouettes », les lycéens font leur cinéma

« Réveillez les chouettes » : qu’est-ce que c’est ?

À la tête de ce joli projet, Dominique Jean, présidente de l’association, a à cœur d’ancrer une manifestation culturelle ambitieuse sur un territoire fortement rural dans la communauté de communes du Cœur Cotentin, dont Valognes fait partie. Le concept : inviter un artiste, auteur, compositeur et interprète, à être parrain de la manifestation et à passer une année avec le public autour d’un projet culturel et pluridisciplinaire original, l’année se terminant par « les concerts d’été », en août, dans la commune de Sauxemesnil.

En 2012-2013, le chanteur Adelbert a initié des écoliers de CM1-CM2 de Valognes, Tammerville-Montaigu et Sauxemesnil à l’écriture de chansons ; en 2013-2014, la chanteuse Liz Cherhal a aidé ceux de Saint Joseph à monter un spectacle inspiré du livre CD Ronchonchon et Compagnie, qu’elle a co-écrit avec Alexis HK. Le spectacle a été joué sur la scène des Pieux dans le cadre du festival « Les Arts zimutés ». Enfin, en 2014-2015, pour la 3e édition, c’est au tour du lycée de Valognes d’être l’heureux partenaire du musicien suédois Peter von Poehl, des réalisateur et chef-opérateur Thomas Aufort et Fabien Drugeon, pour la réalisation d’un clip.

Enjeux culturels et pédagogiques

Les objectifs poursuivis par Réveillez les chouettes à travers le partenariat avec les lycéens rejoignent presque en tous points ceux du lycée, et s’inscrivent parfaitement dans l’axe « ouverture culturelle » du projet d’établissement, mais aussi dans l’acquisition de l’autonomie et la formation citoyenne.

Selon Dominique Jean, le projet consistera en des rencontres avec un auteur, compositeur et interprète dans le champ des musiques actuelles (Peter von Poehl) et un réalisateur de films d’animation (Thomas Aufort) pour aboutir à l’analyse d’une chanson et la réalisation d’un clip vidéo. Ce travail permettra d’aller à la rencontre d’une œuvre musicale (appréhender les différentes facettes de l’écriture d’un texte, se confronter à la contrainte du format, de l’esthétique et de l’illustration du texte par l’image) et également d’aller à la rencontre des lieux environnants, en cohérence avec l’objet culturel créé (en trouvant les décors du clip, par exemple).

La démarche de création aura pour point de départ une chanson existante de l’artiste invité, sur une thématique choisie par les élèves. À partir de ce support, les objectifs sont les suivants :

  • Adapter un texte narratif afin d’en faire une représentation imagée et sonore en utilisant les arts visuels et numériques (clip vidéo) ;
  • Réaliser une performance vidéo animée et/ou selon le type de film choisi, une performance d’acteur ;
  • Apporter un éclairage sur le travail proposé par les deux artistes en mettant les élèves en situation créative et participative ;
  • Permettre aux élèves de découvrir différentes formes d’expression (l’écriture, la vidéo, la photo, le numérique…) et les métiers du cinéma ;
  • Participer au développement de la pratique culturelle sur le territoire rural concerné par le projet.

 

J’ajouterai également que ce projet favorisera l’apprentissage ou le renforcement de l’autonomie de l’élève par la mise en situation, l’expérimentation de différents postes de travail et la responsabilisation au sein d’une équipe de tournage ; tout comme l’apprentissage de la citoyenneté par la découverte des contraintes et des implications qui sous-tendent la réalisation d’un film, aussi court soit-il : contraintes juridiques (droits à l’image, droit d’auteur) et financières, implication en termes de travail, investissement physique et affectif.

Déroulement du projet

Juin 2014

Une première présentation du projet au proviseur du lycée signe l’accord de partenariat entre le lycée Henri Cornat et l’association J’imagine Production, qui reçoit le soutien de la DRAC via l’appel à projets Jumelages, et en assume le financement.

Septembre 2014

Le projet est validé lors du CA présidé par le proviseur. L’équipe pédagogique et les parents d’élèves en prennent alors connaissance. Mme Carole Drouet, CPE, est la coordinatrice du projet pour le lycée.

Novembre 2014

Dominique Jean et Carole Drouet organisent une réunion de présentation au lycée. Une trentaine d’élèves et quelques adultes, équipe vie scolaire et documentaliste, sont présents. Initialement pressentie pour s’adresser aux élèves internes, la proposition s’élargit finalement aux élèves intéressés quel que soit leur statut. Réaliser un clip avec un artiste de renom et des professionnels du cinéma est en effet une proposition bien séduisante, même si, à ce stade, personne ne semble connaître les noms de Peter von Poehl et de Thomas Aufort. Mais apprendre que Peter von Poehl a collaboré avec, entre autres, Alain Chamfort, Dépèche Mode ou Vincent Delerm, avec l’artiste et écrivaine Marie Modiano, fille du prix nobel de littérature, que son titre The story of the impossible est repris dans le film L’Arnacœur de Pascal Chaumeil a déjà de quoi impressionner. Cela pose le caractère exceptionnel d’une telle rencontre, mais aussi le niveau d’exigence dans la constance et l’engagement que cela suppose, d’autant que tout se fera sur le temps extrascolaire – les mercredis après-midi voire les samedis matin aussi. S’inscrire est un choix qui impose de jouer le jeu jusqu’au bout.

À l’issue de la réunion, une vingtaine d’élèves s’inscrivent – quinze resteront présents et très investis jusqu’à la fin – trois AE et moi-même, professeur documentaliste.

Les séances de travail, jusqu’au tournage, auront toutes lieu le mercredi après-midi, de 14 heures à 18 heures, au CDI du lycée.

14 janvier 2015

La première rencontre avec Peter von Poehl et Thomas Aufort a lieu. C’est l’occasion pour eux de présenter leur métier – auteur, compositeur, interprète et réalisateur pour l’un, professeur de cinéma à l’université de Caen et réalisateur de clips pour l’autre – et leurs œuvres. Thomas Aufort avait déjà eu l’occasion de collaborer avec Peter von Poehl, notamment en introduisant le morceau Twelve Twenty One (extrait de l’album Big Issues Printed Small) dans l’un de ses clips.

28 janvier 2015

Le véritable travail commence en présence à nouveau des deux artistes. On découvre différents titres de Peter von Poehl : six chansons extraites de ses deuxième et troisième albums (respectivement May Day et Big Issues Printed Small) ainsi que des musiques de film (Ring Player et Side by side pour le film Ladygray d’Alain Choquart, Vanishing Waves pour le film du même nom de Kristina Buozite, Paradise pour le film Main dans la main de Valérie Donzelli). Après l’écoute de chaque chanson, chaque participant est invité à exprimer les émotions et les images que cela lui inspire : des ambiances, voire des embryons de scénarios naissent déjà. Puis Peter von Poehl raconte le contexte dans lequel la chanson est née, et ce qui l’a inspirée : une émotion, un souvenir, une autre musique. May Day, par exemple, premier titre écouté, a été écrit le 2 mai 2008 à Berlin, un jour très calme succédant à une manifestation monstre ayant laissé devant chez lui une voiture calcinée. Ce contraste saisissant l’a ramené au 1er mai en Suède, fête de la lumière qui donne également lieu à des débordements. Texte et musique lui sont alors venus en même temps, inspirés par la musique du chanteur compositeur Al Green.

Personne ne voit le temps passer. Peter von Poehl séduit par sa simplicité, sa douceur et sa générosité. À un journaliste de Ouest France, il expliquera que n’étant pas d’une famille de musiciens, c’est justement la rencontre avec un musicien dans son collège, en Suède, qui a décidé de sa vocation. Répondre présent aujourd’hui quand on lui demande la pareille lui apparaît comme une évidence.

Thomas Aufort est également très à l’écoute des idées qui émergent, bien qu’un peu en retrait. Mais dans les séances qui suivront, en l’absence de Peter retenu ailleurs, c’est bien lui qui encadrera et accompagnera les lycéens, à la fois amical, disponible, mais aussi très professionnel.

Le tout est organisé avec beaucoup de dynamisme et de bonne humeur par Dominique Jean et Carole Drouet, notre CPE. Un échange de mails se met alors en place entre les différentes personnes impliquées qu’elles centralisent et coordonnent. Échanges de plus en plus nourris au fil des semaines.

25 février 2015

Tout le monde est à nouveau réuni au CDI. Entre-temps, nous avions tous reçu les fichiers musicaux des trois albums de P. von Poehl et eu le loisir de les écouter. L’objectif premier est de choisir la chanson à illustrer dans le clip. Après quelques écoutes, le choix se porte très vite, à la quasi-unanimité, sur la chanson May Day. Puis Thomas Aufort évoque les différents postes de travail dans une équipe de tournage. Il les liste en deux catégories de compétences : techniques (image-photo, cadrage-son, script, maquillage, coiffure, costumes, intendance…) et artistiques (scénario, jeu, musique, chant), il énumère les professions qui s’y rattachent : réalisateur, 1er assistant-réalisateur (découpage, planning), 2e assistant-réalisateur (s’occupe des acteurs), chef-opérateur ou directeur de la photographie, 1er assistant chef-opérateur (cadre), 2e assistant chef-opérateur (caméra), script, régisseur, maquilleuse, coiffeuse, costumière ; et scénariste, acteur, danseur, musicien, chanteur… Est également posée la question des lieux de tournage. Amandine, élève de seconde qui se révèle être très douée pour la photo et attirée par les lieux déserts, en ruine ou à l’abandon, a apporté quelques clichés qu’elle projette au tableau. Certains, associés à la musique de P. von Poehl, accrochent déjà l’imaginaire. Chacun repart avec pour consigne de réfléchir à un scénario possible, et à des lieux proches qui pourraient servir de décor.

25 mars 2015

L’écriture du scénario commence. P. von Poehl, qui ne peut être présent, intervient via skype. En amont de l’écriture, il y a la musique de Peter et les lieux déjà repérés par Amandine, qui conditionnent le découpage du scénario en sept courtes séquences : une forêt, une maison abandonnée, un intérieur, des rails, un toit, les dunes et la mer, la forêt à nouveau et une rue. Des idées émergent, s’imposent, qui restent à développer : des personnages surpris dans leur rêverie ou leur occupation par une lumière qui les guide les uns vers les autres, les rassemble avant de disparaître et de les ramener brutalement à la réalité. Déambulations, rêverie, danse dans le sable, vélo sur des rails… des idées qui tiennent à cœur. Dans le même temps, les lycéens apprennent à concevoir et à visualiser l’histoire en termes cinématographiques : plan d’ensemble et plan rapproché, plongée et contre-plongée, travelling… Ils découvrent les différents métiers qui interviennent au cours d’un tournage, les tâches techniques et les outils. Des fiches méthodologiques, qu’ils sont amenés à utiliser, sont mises en ligne sur Pearltrees. Thomas et Dominique se chargent du repérage des lieux et des autorisations de tournage à demander aux propriétaires, communes et/ou préfecture ; aux lycéens de demander pour eux-mêmes l’autorisation parentale – une manière très concrète de se confronter au droit à l’image et au droit de propriété. Enfin, pour la séance suivante, chacun est invité à réfléchir à d’autres suggestions (chorégraphie, costumes, rue pour la scène finale) et à la fonction technique qu’il souhaite occuper, en plus d’être acteur du clip.

29 avril 2015

L’écriture du scénario est achevée et la fonction de chacun sur le tournage définie. Trois ateliers de travail sont mis en place : un groupe fait le plan de travail (planning très précis pour deux jours de tournage), un groupe s’occupe du découpage technique (écriture plan par plan du scénario) et le dernier groupe prend en charge l’esthétique du film (accessoires, costumes, maquillage…).

15 et 16 mai 2015

Enfin arrive le temps du tournage : deux jours seulement, vendredi 15 et samedi 16 mai. Tout est minuté. Il faut aussi prévoir le point presse : inviter les journalistes et, pour les lycéens volontaires, répondre en direct à une interview dans les locaux de la radio France Bleu Cotentin ou dans l’arrière-boutique d’un commerçant de Valognes pour Virgin Radio.

Quelques points noirs demeurent :

  • Nous n’avons pas obtenu l’autorisation de tournage pour la vieille maison ; le propriétaire est introuvable. Il faut donc réfléchir rapidement à un lieu de remplacement.
  • Il nous manque un lieu fonctionnel (camping-car ou petite fourgonnette) pour servir de loge où s’habiller et se maquiller.
  • La météo est incertaine.

15 mai 2015

Un minibus, financé par la MDL du lycée, est affrété. Il servira aussi de loge. Le départ est donné à 8 h 15. Le premier lieu de tournage sera, à Cherbourg, l’ancienne voie de chemin de fer. Une élève joue, les autres – quand leur fonction sur le tournage le leur permet – vont tour à tour se faire maquiller par l’élève-maquilleur. Tous ont à cœur de tenir le rôle pour lequel ils se sont engagés, sérieux sans se prendre au sérieux. Et, comme ils le feront pour chaque scène, Thomas Aufort et Fabien Drugeon multiplient les prises, en panoramique et en gros plans, en variant l’angle de prise de vue.

Cette première séquence occupera une bonne partie de la matinée. Pour la seconde – initialement toit ou balcon d’une maison en ruine – le lieu reste à trouver. Plusieurs pistes sont tentées en vain – impossible d’obtenir une autorisation ou de prendre des contacts dans l’urgence. Au milieu de l’après-midi, le découragement se fait sentir et l’attention se relâche. Notre assistante d’éducation sauve alors la situation en proposant son grenier… Coup de chance : c’est le lieu idéal pour l’ambiance recherchée. Mais le temps file et on a pris du retard par rapport à la feuille de suivi. Pour pouvoir tourner une 3e scène ce jour, il faut donc aller au plus près. Un lieu s’impose alors, non prévu au départ : le magnifique parc du lycée. Rigueur, persévérance et adaptation auront été les maîtres mots de cette journée, mais toujours dans la bonne humeur et l’enthousiasme.

Samedi 16 mai 2015

Dès 8 h 15, tout le monde se retrouve rue Pelouze, à Valognes, à deux pas de chez moi… à défaut de camionnette-loge, ma maison fera cette fois l’affaire pour permettre habillage et maquillage dans de bonnes conditions. À cette heure-là un samedi matin, la ville dort encore. Dominique a l’autorisation d’interdire la circulation dans la rue jusqu’à 10 heures, mais faute d’avoir mis le panneau la veille, un 4×4 est garé dans le champ, il va falloir faire avec – encore une façon d’apprendre combien chaque détail compte, et que tout relâchement dans la vigilance peut compromettre le bon déroulement du tournage.

Ensuite, tout se passera comme prévu – même la météo est de notre côté – une scène tournée dans la forêt de l’Hermitage, à Sauxemesnil-Rufosses, un pique-nique dans la clairière, une danse dans les dunes de Biville, et la journée touche à sa fin. Journée au cours de laquelle on aura beaucoup joué, beaucoup rit, beaucoup appris les uns des autres, on en oublie la fatigue et les rares moments de tension.

Mercredi 3 et 4 juin 2015

Tandis qu’une petite équipe de 7 lycéens va avec Fabien Drugeon tourner la dernière séquence à l’usine, les autres assistent avec Thomas Aufort au visionnage des rushs (entre deux cours, ou en en manquant le moins possible) : chaque prise de chaque scène est projetée sur écran au vidéoprojecteur, et détaillée pour ne retenir parfois qu’un geste, une expression. On note précisément la référence de la prise retenue en vue du montage

Jeudi 4 juin 2015

Séance de montage avec Thomas, qui initie les lycéens au logiciel « Adobe première pro ». Chaque vue est renommée en notant les remarques faites au moment du premier visionnage des rushs. Et pour chaque plan, on sélectionne les meilleurs moments et on coupe. Puis on raccorde les images les unes aux autres par glissement. Un vrai puzzle, voire un travail de dentellière. Parfois, l’ordinateur bugge et l’on se félicite d’avoir fait une sauvegarde juste avant. Parfois, il est difficile de trouver les bons raccords, et l’on comprend alors toute l’importance du travail du scripte sur le tournage. Les lycéens se succèdent deux par deux aux commandes du logiciel, pendant que d’autres discutent de la façon dont « Réveillez les chouettes » est suivi sur Twitter, et de l’organisation de la soirée et des concerts en août.

Début juillet

Arthur Shelton réalise les effets spéciaux.

7 août 2015

La veille de l’ouverture des concerts de « Réveillez les chouettes », une soirée est organisée à Valognes pour présenter le clip, que personne n’a encore vu, et honorer ceux qui ont permis à cette belle aventure d’exister. Un cocktail est offert à la mairie, en présence de MM les maires de Valognes et de Sauxemesnil. Puis l’on découvre avec émotion le clip sur le grand écran du cinéma Le Trianon de Valognes, partenaire de cette soirée. Peter von Poehl, après avoir félicité et remercié les lycéens, offre alors un concert intimiste et magique : juste une guitare acoustique, un harmonica, des mélodies douces et sa voix, le moment est précieux et la salle est charmée. La soirée se termine par la projection du très beau film Ladygrey, d’Alain Choquart, dont il a composé la musique.

Bilan

L’expérience aura été exceptionnelle dans tous les sens du terme : hors du commun et d’une grande richesse éducative, culturelle, et humaine. Sans doute l’une des formes les plus abouties de la pédagogie de projet. Les lycéens étaient tous très impliqués, affectivement, scolairement, socialement, parce qu’ils étaient dès le départ au centre du dispositif et mis en situation de créateurs – et non récepteurs ou spectateurs, parce qu’on leur proposait pour cela de travailler avec des artistes talentueux, modèles d’exigence et de qualité, et que, libres de participer ou pas, ils se devaient d’être à la hauteur, parce qu’enfin on leur a fait confiance.

Mine de rien, ils auront travaillé à leur orientation : les métiers du cinéma n’ont plus de secret pour eux. Ce fut pour certains la confirmation d’une vocation, pour d’autres l’envie de continuer sur le temps des loisirs. Les élèves auront pu éduquer leur regard et deviendront des spectateurs avertis. « Dorénavant, nous verrons les clips avec un autre regard », confie l’un d’eux à un journaliste. Ils auront également pris la mesure des contraintes liées aux droits à l’image et aux droits d’auteur, mais aussi du bien-fondé de ces droits, et du respect qu’on leur doit ; ils n’auraient pas apprécié que le clip se retrouve sur Internet avant la projection officielle. Ils savent maintenant que derrière toute œuvre, si modeste soit-elle, il y a beaucoup de professionnels qui travaillent, beaucoup d’argent en jeu, beaucoup de temps et d’énergie dépensés, beaucoup d’émotions aussi. Les élèves auront aussi pu développer leur sens de l’initiative et des responsabilités en allant jusqu’au bout de leur engagement ; ils auront vécu une belle histoire faite de rencontres et d’amitié, dont ils garderont le souvenir toute leur vie

Et la documentaliste dans tout cela ?

Que vient faire la professeure documentaliste dans ce projet ? Il n’est pas question ici de recherche documentaire, mais par contre beaucoup d’ouverture culturelle. Mais il est vrai que, n’étant pas à l’initiative du projet, et les intervenants ainsi que les organisatrices jouant très bien leur rôle d’encadrement des lycéens qui, par ailleurs, étaient très volontaires et autonomes, j’ai eu du mal à trouver ma place. Mais j’ai toujours été associée à chaque étape du projet. J’ ai donc choisi la position d’observatrice, m’engageant à en rendre compte, et je dois dire que j’ai moi-même beaucoup appris, humainement et professionnellement. Humainement, parce que ce genre d’expérience fait forcément changer le regard que l’on porte sur certains adolescents qui ont révélé là des talents et des qualités insoupçonnés ; professionnellement, parce que la structure est transposable sur d’autres projets culturels – que je mène déjà depuis longtemps (manifestation littéraire, rencontres avec auteur, partenariats culturels, ateliers d’écriture) – et dans lesquels je tâche de me repositionner pour laisser aux élèves une plus grande part de création. Et cela vaut aussi pour des cours plus traditionnels. Je suis également convaincue que concernant l’ouverture culturelle et l’éducation citoyenne, nous avons tout à gagner à construire – ou renforcer – un véritable partenariat avec les CPE, dont les objectifs en la matière rejoignent souvent les nôtres, sans craindre pour autant de nous voir rattachés à la vie scolaire. La confusion des rôles naît souvent de l’ignorance que l’on a du travail de l’autre.

En cette nouvelle rentrée, dans la morosité ambiante, que risque-t-on à essayer ?