Je recentrerai le propos ici sur l’espace CDI, espace d’enseignement, de culture et de vie, et les stratégies d’organisation et de gestion que peut mettre en œuvre un professeur documentaliste pour dynamiser l’environnement CDI et le rendre capacitant.
Je m’appuierai pour cela sur mon expérience personnelle dans un lycée français à l’étranger : moi, en tant que professeure documentaliste, quel environnement enrichi proposer aux élèves pour leur permettre de développer leurs capacités d’apprenant ? Comment les aider à mobiliser et utiliser les ressources – matérielles et humaines – qui sont à leur disposition ? Comment gérer la dualité pédagogie-gestion au quotidien ? Comment enseigner ?
Contexte
J’entame ma sixième année dans le lycée français international Marguerite Duras, à Hô-Chi-Minh Ville au sein du réseau AEFE (Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger). L’établissement a la particularité d’accueillir sur un seul et même campus 1210 élèves, d’une quinzaine de nationalités différentes, scolarisés de la petite section de maternelle à la terminale : 600 élèves pour le second degré, 370 collégiens, 230 lycéens. Le multilinguisme est très présent (français, anglais et vietnamien principalement). Situé dans une zone verdoyante à 45 minutes du centre-ville, le lycée est entièrement équipé pour être autonome (classes numériques, exploitations sportives, piscine, salle de théâtre, salle de motricité, etc.). Ouverts sur des jardins, les bâtiments, sur un seul étage, sont bordés de coursives semi-ouvertes. Ici, tout le monde cohabite et partage certains espaces (la cantine, les exploitations sportives, la salle de théâtre…). Le pôle documentaire comprend une BCD pour le premier degré et le CDI pour le second degré, qui bien que très proches, sont physiquement dissociés. Si l’entrée est commune, chacun a son propre espace, sa propre base, son propre fonds, ses propres règles. La liaison avec le premier degré reste très forte : les écoliers peuvent venir au CDI, sur des créneaux planifiés, dans le cadre de travail avec les enseignants du cycle 3. Pour aider dans des tâches de gestion et permettre une plus large amplitude horaire d’ouverture du CDI, une aide-documentaliste est présente à temps partiel.
Comme mentionné en introduction, c’est dans une perspective d’évolution de carrière que j’ai été amenée à me (ré)interroger sur l’identité professionnelle et les pratiques pédagogiques. Dans cette dynamique, j’ai découvert les travaux de recherche de Solveig Fernagu Oudet, et notamment l’idée d’« environnement capacitant vers une meilleure compréhension et prise en compte des conditions de l’apprentissage » (2018). Selon la sociopédagogue, un environnement capacitant est « un environnement susceptible de contribuer au développement du pouvoir d’agir des individus, autrement dit, de leurs capacités d’action et de choisir » (p. 163). « Bien plus qu’un environnement où l’on apprend, il est aussi un environnement qui aide à apprendre et donne envie d’apprendre, il donne les moyens d’apprendre et des opportunités pour le faire » (p. 171).
Après un certain temps d’observation et d’analyse d’indicateurs statistiques (fréquentation et emprunt) au sein du CDI, je me suis questionnée sur la mise au travail et en activité des élèves, et sur l’environnement dans lequel peuvent s’inscrire des apprentissages, aussi bien individuels que collectifs ou organisationnels, que j’étais en capacité de leur proposer lors de leur venue. Le CDI accueille en moyenne 430 élèves par jour, en comptant les temps de passage durant les récréations et la pause méridienne. Pas loin de 1600 documents sont prêtés en moyenne mensuellement, majoritairement aux élèves.
La posture d’enseignant, de pédagogue, est ambiguë au CDI. Pour la plus grande majorité de la communauté éducative, cette fonction peut être niée, et les biais cognitifs représentatifs de notre profession, très présents, nous enferment souvent dans une posture unique de documentaliste : prêtant des livres, s’occupant de leur rangement et de leur organisation au CDI et nous positionnant comme la personne référente pour l’accueil des élèves durant les heures d’étude. Cette représentation du métier invite à continuellement nous interroger sur la valeur d’enseigner et les conditions matérielles nécessaires à cet enseignement. Qu’est-ce enseigner lorsque l’on est professeur documentaliste ? Pouvons-nous parler d’un déclassement par rapport aux collègues enseignants d’autres disciplines, dans la mesure où nous accueillons des élèves ne s’inscrivant pas forcément dans un groupe classe ? La valeur d’un enseignement réside-t-elle uniquement dans la « classe frontale » et son inscription doit-elle nécessairement apparaître dans la dotation horaire globale de l’établissement, accompagnée absolument d’un programme scolaire ?
La circulaire de missions des professeurs documentalistes (mars 2017) précise que nous partageons les missions communes à tous les professeurs et personnels d’éducation, tout en ayant des missions spécifiques liées à la responsabilité du Centre de Documentation et d’Information. Professeur, mais pas comme les « autres », à la fois gestionnaire et pédagogue. Nous exerçons nos missions auprès de tous les élèves de l’établissement et nous intervenons sous la forme de multiples configurations : de manière ponctuelle, en classe entière ou en demi-groupe, souvent de manière individuelle, parfois en co-enseignant. Mais, quotidiennement, nous veillons à donner du sens au lieu pour en faire un environnement capacitant, ne serait-ce qu’en prenant le temps d’accueillir chaque élève. Néanmoins je constate que je suis de moins en moins mise en situation d’enseigner.
Le CDI au quotidien, données d’observations
Tous les jours, quasiment à chaque créneau horaire, le CDI se vide pour se remplir à nouveau. La capacité maximale d’accueil est de 60 places. Certains créneaux sont plus surchargés que d’autres. Durant les temps de récréation et la pause méridienne, le lieu ne désemplit pas.
Collégiens, lycéens et même écoliers se croisent et se recroisent en partageant le même espace « CDI ». Chacun appréhende le lieu différemment, en fonction de son âge, de ses besoins et de ses attentes. Je peux distinguer quatre types d’usages du CDI, ce qui donnerait à penser l’existence de quatre fonctions du lieu.
Le CDI comme lieu de consultation de ressources numériques
Un élève qui précise qu’il a besoin d’un accès à un ordinateur pour se connecter à son Espace Numérique de Travail est prioritaire sur la liste de présence établie par la vie scolaire. Cet élève viendra donc au CDI, se pressera, et se démènera pour avoir une place à un ordinateur. Il se connectera et puis il passera éventuellement une heure à naviguer entre l’aperçu de ses devoirs, ses résultats scolaires et finira par flâner sur le web, faute d’avoir un projet de recherche précis. Les plus téméraires s’essayeront à installer un jeu vidéo. Les plus « scolaires » préciseront qu’ils ont un exposé à réaliser et s’attarderont jusqu’à se perdre dans les pages de Wikipédia. Finalement, pas un de ces élèves ne se posera la question de ses propres besoins personnels et/ou scolaires. Ces élèves auront juste passé une heure sur un ordinateur. Ils quitteront le CDI sans plus être avancés, ni être allégés dans leur charge de travail et de recherche d’information.
Le CDI comme lieu qui permet de s’échapper par la lecture
Établissement français international, implanté dans un pays où le français n’est pas une langue couramment parlée, le CDI représente un lieu où les livres en français sont nombreux. La palette des choix est large : mangas, documentaires, romans jeunesse, bandes dessinées, littérature pour ado-adultes, presse française, ouvrages pédagogiques, etc. Quoi de mieux pour éviter pendant un moment l’activité de la vie du lycée ? C’est la deuxième raison de la venue des élèves au CDI. Ceux-là savent pourquoi ils viennent. Ils lisent sur place à peine installés, empruntent, échangent leurs avis et font tourner les livres. La promotion de la lecture bat son plein à l’étranger ! La politique d’acquisition y occupe une place prépondérante. C’est d’ailleurs une des fonctions principales reconnue par l’ensemble de la communauté éducative, nous figeant dans une posture unique de documentaliste en omettant le mandat pédagogique.
Le CDI comme lieu confortable pour faire ses devoirs
Combien d’élèves, collègues, parents n’ont-ils pas été froissés d’entendre « Non, le CDI n’est pas le lieu pour faire ses devoirs ». Combien de fois n’avons-nous pas entendu l’argument de l’atmosphère calme du CDI pour pouvoir effectuer son travail purement scolaire sans nécessité d’utiliser de ressources particulières ? De professeur, nous nous transformons en chasseur de bruit dans un lieu où les fonctions initiales ont peu à peu été reniées pour pallier les insuffisances en termes d’accès des autres espaces de travail dans l’établissement : une salle d’étude commune aux collégiens et lycéens trop souvent saturée, des espaces de détente ouverts dans les jardins du lycée réservés uniquement aux lycéens et difficilement accessibles en cas de fortes chaleurs ou de pluies tropicales – ce qui est fréquent dans la région -, un foyer mais dont les entrées sont restreintes.
Le CDI comme lieu où il est simplement agréable de se reposer
Vous me direz, quoi de mieux qu’un bon fauteuil du coin lecture pour faire une petite sieste entre deux cours ou sur le temps de la pause méridienne ?
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Chacun appréhende le lieu différemment
»
La pratique enseignante en question
Mais alors, face à ces différents profils d’usagers, où et comment se situe l’usager en position d’apprenant, de chercheur d’information, autonome et responsable, à même de se repérer et s’approprier des informations comme le préconise le socle commun de connaissances, de compétences et de culture ? Comment dégager un temps dévolu à l’enseignement ? Et en tant qu’enseignante, comment développer des espaces et des pratiques, porteurs d’opportunités de formation, des « attracteurs d’apprenance » qui stimulent les dispositions à apprendre des élèves (Fernagu Oudet, 2018, p. 12 ; Jean-Montcler, 2012), les mettent en capacité d’agir et en mesure d’exercer des choix, quelles que soient les situations, naturelles ou organisées.
L’environnement dit CDI, avec ses particularités et ses singularités dans sa capacité à faire œuvre ou non de pédagogie, invite également à réfléchir sur la « relation organisation-individu » (Fernagu Oudet, 2018, p. 160). Favoriser le développement de capacités et de compétences en créant des dynamiques d’apprentissage, organiser des processus d’apprentissage permettant d’apprendre à apprendre en fonction des expériences vécues au CDI, l’idée d’environnement capacitant est particulièrement attirante (Ibid., p. 90). Mais la posture propre à notre profession, en situation, est plurielle et complexe : dans une même journée, je peux aussi bien faire de la gestion documentaire, devenir durant le temps d’une récréation, « prêteuse de livre », éventuellement conseillère en lecture, surveillante d’une salle d’étude améliorée, faire du rangement et par la même occasion revoir le classement documentaire du fonds.
Pourquoi accueillir autant d’élèves à chaque heure si je ne peux leur offrir des conditions de travail répondant à leurs besoins et leur permettant d’apprendre ? Alors même que les élèves sont enjoints de se prendre en charge, d’orienter leurs apprentissages et de se saisir des moyens qui les entourent pour cela, comment me mettre en mesure d’offrir aux usagers du CDI un tel environnement ?
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l’idée d’environnement capacitant est particulièrement attirante
»
La création d’une émission webradio, un projet capacitant ?
Pour répondre en partie à ces questions, et reconsidérer dans le même temps les fonctions du CDI, et par conséquent asseoir une identité professionnelle tournée vers la pédagogie, j’ai décidé de créer une émission webradio dédiée à la vie et au fonctionnement du CDI. J’avais suivi une formation à cet outil nouveau mis en place au sein de notre établissement deux ans auparavant. Je commençai par aider le collègue-formateur lors de l’organisation de certains enregistrements pour le lycée, d’un point de vue centré sur la communication positive pédagogique et éducative, sur l’ouverture de l’établissement sur son environnement culturel et professionnel. Mais, force fut de constater que le studio d’enregistrement restait peu exploité par le personnel pédagogique et éducatif et peu pris en main par les élèves.
Mais ici, pour lancer une émission, et pouvoir justifier d’un rôle d’enseignant, les fiches projets s’imposent. Il faut formaliser, expliquer, limiter les coûts, et bien entendu, ne pas déroger au précieux temps dit « d’ouverture du CDI ». Car une séance pédagogique animée ou co-animée par le professeur documentaliste signifierait « fermeture du CDI ». Un nécessaire dialogue Direction-Vie scolaire-CDI doit se mettre en place, au cours duquel il nous faut apporter de solides arguments. L’identité professionnelle en prend un sacré coup. Repenser les espaces de vie et de travail est alors essentiel, et invite à ré-inventer les organisations scolaires pour rompre avec cette idée de « CDI fermé » alors même que j’enseigne. Dynamiser les environnements de travail pour les rendre capacitants, c’est aussi aider les élèves « à mobiliser et utiliser les ressources qui sont à leur disposition et pas seulement les mettre à disposition » (Fernagu Oudet, 2012).
L’émission webradio a vu le jour en octobre dernier, avec des contraintes en termes de déroulé : l’enregistrement, la réalisation, l’écriture et tout le travail annexe ne doivent pas bouleverser le « fonctionnement normal » du CDI. Cela signifie que le taux de remplissage n’est pas restreint lors de ce travail. Il faut alors fonctionner en enseignant à un petit groupe d’élèves et surveiller le lieu, prêter des livres, veiller sur les élèves présents en autonomie. Il y a souvent, lors de ces moments, entre cinquante et soixante élèves, ce qui correspond à la capacité maximale d’accueil. Or, comme le souligne Solveig Fernagu Oudet, si un environnement peut être capacitant, il peut aussi devenir incapacitant « au sens du travail ou d’apprentissage empêché » ou encore décapacitant lorsque l’environnement provoque « une dégradation des conditions d’apprentissage » (2018, p. 178). La dualité professeur-documentaliste, ici très présente, peut générer des situations incapacitantes.

Il faut deux fois une heure pour faire un enregistrement qui deviendra une émission. Les élèves participants sont des volontaires, qui décident de s’impliquer dans ce projet lorsqu’ils viennent au CDI sur une de leurs heures d’étude, sur proposition que je leur fais. Former les élèves à la technique est un des objectifs de ce projet. Ainsi, à chaque émission, un nouvel élève apprend à gérer la régie son et à contrôler l’enregistrement pour qu’il soit exploitable. Les autres élèves impliqués sont co-animateurs, ils devront avoir fait le tri des informations à présenter. En radio, tout est écrit à l’avance. La moindre phrase est notée. Il n’y a pas de place pour l’improvisation. La participation au projet se faisant sur la base du volontariat, sur une durée limitée, le travail est prémâché (présentation du sujet, plan de l’émission). Les élèves disposent cependant de temps en amont pour mener une réflexion sur le message à communiquer et mettre leurs interventions par écrit. C’est l’occasion pour eux, avec mon accompagnement, de s’approprier des connaissances sur les différentes fonctions du CDI et les modalités d’usage des ressources à disposition. Bien souvent, la manipulation est privilégiée, comme lors de la préparation de l’émission sur le rangement des documents avec des élèves de CM1 : découverte du système de rangement en déambulant dans les espaces ; étude des principes de la classification et de la cotation, à partir de quelques indices. Les élèves transmettent ensuite ce qu’ils ont appris, en employant un vocabulaire précis. Un exercice de travail de l’oralité qui n’a rien d’évident, face à un micro, avec un casque sur les oreilles. La réalisation de ces émissions est une manière de valoriser la fonction enseignement, en ce qu’elle permet de partager des savoirs, de mettre en commun le travail réalisé et de lui donner du sens. Le CDI y gagne en visibilité.
Afin de pouvoir analyser l’effet de cette webradio et son impact potentiel sur les habitudes de venue au CDI et son utilisation par les élèves et les enseignants, il faudrait mettre en place et étudier plusieurs indicateurs d’évaluation, aussi bien quantitatifs que qualitatifs. Le suivi de fréquentation par rapport à l’utilisation du lieu CDI serait également à réaliser à moyen et à long terme. À l’heure actuelle, l’impact reste faible – sans surprise – devant le court terme de la mise en place de cette action. La seule évolution visible concerne la consultation du CDI virtuel, régulièrement promu, aussi bien lors des émissions webradio que par d’autres moyens de communication utilisés pour valoriser les actions programmées au CDI.
Cependant la webradio ne concerne qu’un nombre restreint d’élèves : la participation se limite à des élèves qui fréquentent le CDI ou qui sont engagés dans des projets ponctuels avec un enseignant, et l’écoute de l’émission se fait sur une base individuelle.
Lorsque la parole est donnée aux élèves et qu’ils sont invités à s’exprimer sur ce que leur apporte le CDI, la cinquantaine de sondés est unanime. Les élèves y trouvent une atmosphère calme, « particulière » selon leurs mots, qui leur permet de s’échapper et d’échapper – et cela est pointé par tous les élèves – aux demandes des enseignants et aux contraintes de leur vie collégienne ou lycéenne. La liberté de pouvoir choisir son activité pendant une pause ou une heure d’étude leur semble essentielle. Tous mettent en avant l’envie de pouvoir faire, de pouvoir se laisser le choix d’apprendre comme ils veulent durant ce temps. Ils veulent essayer, tant pis si cela ne fonctionne pas. Au CDI, ils précisent qu’ils ont cette liberté et c’est aussi pour cela qu’ils viennent. Ils semblent tous reconnaître qu’ils peuvent nous solliciter en cas de besoin. Mais peu d’élèves le font.
Le constat fait, de mon côté, est que trop peu d’élèves sont autonomes dans des recherches physiques de documents au CDI. Ils préfèrent attendre que je leur fournisse un ouvrage repéré, en plus de leur consultation en ligne, n’hésitant pas à montrer une certaine impatience si je m’aventure à leur ré-expliquer le système de classification. Trop peu maîtrisent le vocabulaire adéquat et les codes de l’information documentation nécessaires pour se repérer dans cet espace d’information. Si les émissions produites pour la webradio se veulent des outils d’aide en ce sens, cela ne saurait pour autant être suffisant.
Au CDI, on pourrait penser que tout est occasion de regarder, scruter, donner du sens. Apprendre à apprendre. Si la réflexion sur les organisations scolaires, menée en sciences de l’éducation, dans la mouvance du nouveau management pédagogique et éducatif, oriente vers une évolution des espaces en « environnements capacitants », la mise en œuvre de cette démarche sur le terrain, au quotidien, ne va pas de soi. En tant que professeure documentaliste, impulser une dynamique capacitante, favoriser l’appropriation du lieu CDI en espace d’apprentissage par ses usagers, ne semble pas si évident, et oblige à se réinventer en continu. Redonner une visibilité aux actions mises en œuvre dans ce cadre pour garder le lieu vivant et en faire un attracteur d’apprenance, préserver une utilisation plus raisonnée de cet espace, et en même temps, justifier le mandat pédagogique de notre profession, reste un chemin à conquérir.